Un nouvel accord sino-français sur la construction d'une "ville écologique" à Wuhan, capitale de la province centrale du Hubei, montre le voie sur la façon dont la campagne écologique de la Chine peut bénéficier de l'expertise française.
Signé jeudi à Paris par l'ambassadeur de Chine en France, Zhai Jun, et le ministre français de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie, Philippe Martin, l'accord prévoit l'établissement d'un parc d'affaires dans l'arrondissement de Caodian à Wuhan. Ce parc regroupera des entreprises performantes en matière d'écologie et de développement durable spécialisées dans les domaines de la construction automobile, du recyclage et des technologies de l'information.
Cet accord fait partie des 21 accords signés par les deux pays lors de la visite d'Etat en France du président chinois Xi Jinping. Selon un plan publié jeudi à l'issue de la rencontre entre Xi Jinping et son homologue français François Hollande, les deux pays coopéreront dans le domaine du traitement des eaux et des déchets.
La Chine et la France participeront conjointement à la conception et la construction du projet à Wuhan, la France offrant ses technologies et son expérience.
Avec l'intensification de la lutte contre la pollution en Chine, ce projet sera au centre de l'attention.
Xing Guoliang est parfaitement bien positionné pour offrir une vision de la collaboration sino-française dans la protection de l'environnement. Cet investisseur en capital-risque a étudié en France dans les années 1980 avant de travailler à Veolia Environnement, une multinationale française spécialisée dans la gestion de l'eau, des déchets et de l'énergie.
Entré en Chine en 1997, Veolia emploie aujourd'hui plus de 13.000 personnes dans le pays afin de fournir des services à plus de 43 millions de Chinois.
"La vision du gouvernement chinois sur le renforcement de la protection de l'environnement pourrait ne pas être réalisée à moins qu'il puisse mieux planifier, car il est confronté à de nombreux problèmes concernant les systèmes, la technologie et le capital", a-t-il déclaré.
Se tourner vers la France pour obtenir un soutien peut aider. La France est le plus grand fournisseur d'équipements pour le traitement des eaux, et selon les statistiques du Programme des Nations unies pour l'environnement, les sociétés françaises du secteur de la protection de l'environnement se classent au 4e rang mondial en termes de volume des exportations.
M. Xing a estimé que la Chine devait tirer des leçons des pratiques françaises pour introduire de hautes technologies, améliorer le contrôle de la pollution de l'eau et procéder à un audit de l'efficacité.
Il a expliqué que "la délégation du service public" était le modèle prévalant en France, un système dans lequel le gouvernement confie la gestion des services publics à des entreprises privées. Mais le gouvernement intervient dans les cas de force majeure, "par exemple, si un séisme détruit une usine de traitement des eaux usées, le gouvernement payera la facture".
Une mise en oeuvre stricte et conforme à la loi est également garantie en France par l'audit de l'efficacité, qui prend en compte la quantité des déchets effectivement traités plutôt que la capacité de traitement théorique d'une usine. La carrière des fonctionnaires dépend étroitement des résultats de l'évaluation.
Jean-Pierre Arcangeli est également un homme qui sait ce que cet accord pourra apporter à Wuhan. Il est vice-président de la Sino-French Water Development Co., Ltd., un partenariat entre le groupe français Suez Environnement et le groupe hongkongais NWS Holdings Limited. La compagnie a lancé un projet de traitement des eaux usées à Wuhan en 2011.
"J'espère accroître la coopération avec Wuhan dans la ville écologique sino-française pour mieux préserver les ressources en eau de la ville", a-t-il poursuivi.
"La France fait un excellent travail en matière de protection de l'environnement", a déclaré M. Xing, ajoutant "ce qui est prouvé par l'existence de deux grandes compagnies comme Veolia et Suez".