Au moins vingt personnes sont mortes et une dizaine d'autres blessées suite à l'explosion d'une grenade lancée par des hommes armés de confession musulmane sur une foule qui assistait aux funérailles près du quartier musulman de KM5 à Bangui, a déclaré à Xinhua le ministre centrafricain de la Sécurité publique Denis Wangao Kizima.
"Il s'agit d'un groupe d'extrémistes proche de la police et de la gendarmerie nationale déjà identifiés et la justice fera son travail", a déclaré le ministre.
Une source hospitalière de la capitale de la République centrafricaine (RCA) contactée par la suite a fait état de six corps reçus "parmi lesquels une femme enceinte éventrée. Les autres corps sont ceux des blessés succombés à leurs blessures ici à l'hôpital", a-t-elle précisé.
D'après les témoignages, ces hommes armés ont lancé plusieurs grenades au même moment sur la foule dans la nuit de jeudi à vendredi avant de s'enfuir vers le centre du quartier de KM5.
"Dans leur fuite, ils criaient en langue nationale (sango) +'on vous attend pour le désarmement'+", a déclaré Viviane Nganangaï, une habitante de ce quartier populaire qui a souvent été le théâtre de violences.
La population du secteur terrorisée et très remontée a érigé vendredi des barricades pour protester contre ces tueries et pour revendiquer le désarmement imminent de tous les groupes armés, qui continuent à entretenir l'insécurité dans le pays plus d'un an après le conflit ayant conduit à la prise du pouvoir de l'ex- coalition de la Séléka et son leader Michel Djotodia le 24 mars 2013 contre le régime de François Bozié.
Les soldats de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA), une force régionale sous mandat de l'Union africaine (UA), et de l'opération française Sangaris chargées d'aider à restaurer la paix et la sécurité dans le pays, sont intervenus pour disperser les manifestants et sécuriser le secteur où la tension reste vive malgré tout.
Une vingtaine d'autres personnes avaient été tuées dans ce quartier depuis une semaine.