Le Premier ministre chinois Li Keqiang va entamer jeudi après-midi une visite officielle en Angola, la première du genre effectuée par un chef du gouvernement chinois dans ce pays d'Afrique du Sud-Ouest depuis huit ans.
Il s'agit également de la première tournée de M. Li en Afrique depuis son investiture en 2013.
Les gouvernements, les entreprises et les institutions financières des deux pays vont signer une série d'accords sur la coopération économique et commerciale au cours de la visite de M. Li, a révélé le ministre chinois du Commerce, Gao Hucheng.
"La signature de ces accords sera le temps fort de cette visite", a-t-il estimé.
Le ministre a précisé que ces accords couvriront différents domaines, dont la médecine, l'hydroélectricité, l'agriculture et le bien-être de la population.
"L'Angola constitue la troisième étape de la tournée africaine du Premier ministre. Cette visite revêt une grande importance pour l'amélioration du partenariat stratégique sino-africain dans son ensemble, et le renforcement de la solidarité et de la coopération entre les pays en voie de développement", a résumé M. Gao.
Le conflit civil et l'instabilité politique ayant ravagé le pays pendant plus de deux décennies ont ruiné la quasi-totalité des infrastructures nationales. Depuis la fin de la guerre civile en 2002, l'économie angolaise s'est rapidement développée après la reprise de son exploitation pétrolière et la mise en application de programmes de reconstruction massive.
La Chine a activement participé à la reconstruction angolaise d'après-guerre, jouant un rôle primordial dans la construction et la réparation des infrastructures angolaises, telles que les autoroutes, les voies ferrées, les centrales électriques et les ports.
En 2013, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 36 milliards de dollars, et les investissements chinois cumulés en Angola à la fin d'année ont dépassé les huit milliards de dollars. L'Angola est devenu le second partenaire commercial de la Chine en Afrique et son plus grand fournisseur de pétrole du continent.
Alors que la coopération de la Chine avec l'Angola et d'autres pays africains ne cesse de s'approfondir, le soi-disant "néo-colonialisme chinois en Afrique" fait l'objet d'un battage médiatique en Occident.
He Wenping, chercheuse à l'Académie chinoise des sciences sociales, a noté qu'une telle accusation ne peut tenir debout puisque la coopération entre la Chine et les pays africains est basée sur les bénéfices mutuels.
Les investissements chinois dans les pays africains ont aidé à promouvoir leur économie, à augmenter les revenus fiscaux locaux et à créer des emplois, a énuméré Mme He, avant d'ajouter que la Chine a également introduit des technologies en Afrique, fourni de l'assistance en matière de formations professionnelles, renforcé les capacités des pays africains en matière de développement indépendant et amélioré le niveau de vie de la population locale.
Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), la coopération sino-africaine a contribué à plus de 20% du développement de l'Afrique. Pour réduire le fardeau de l'Afrique, à la fin 2013, la Chine avait annulé au total 20 milliards de yuan (3,2 milliards de dollars) de dettes dues par des pays africains.
Basilio Cassomo, un conseiller économique du président angolais, a indiqué dans une interview accordée à Xinhua que les dirigeants angolais sont convaincus que la coopération étrangère la plus sûre est celle avec la Chine, du fait que Beijing recherche un résultat gagnant-gagnant, n'impose jamais de condition préalable à la coopération bilatérale ou internationale, et ne tente jamais de s'ingérer dans les affaires d'un autre pays.
L'Angola a fait l'éloge de la coopération de la Chine et de sa contribution à la reconstruction de l'Angola, et en est satisfait, a ajouté le conseiller présidentiel.
En vertu du Plan de croissance nationale 2013-2017, l'Angola va s'atteler à la diversification de son économie nationale tout en continuant à accroître les investissements, les opportunités d'emplois et la productivité.
L'Angola s'efforce de diversifier son économie dépendante du pétrole, a noté M. Cassomo, qui est convaincu que la visite du Premier ministre chinois à Luanda fera entrer la coopération bilatérale dans une nouvelle ère et injectera une nouvelle vigueur au partenariat stratégique entre les deux pays.
Li Keqiang effectue actuellement une visite officielle au Nigeria. Il a entamé sa tournée dans quatre pays en Afrique par l'Ethiopie, et se rendra au Kenya après l'Angola.