Des navires chinois sont arrivés au Vietnam lundi pour évacuer des milliers de ressortissants chinois de ce pays d'Asie du Sud-Est après les violences anti-chinoises non maîtrisées par Hanoï de la semaine dernière, au cours desquelles deux Chinois ont été tués et plus de 100 autres blessés.
Cette évacuation constitue une intervention d'urgence suite à la dégradation des conditions de sécurité au Vietnam et une "motion de censure" contre le climat d'investissement du Vietnam.
L'échec du gouvernement vietnamien à empêcher une telle tragédie ou son inaction face à celle-ci ne peut que ternir son image de destination favorable aux investissements étrangers et au tourisme international, ce qui pourrait avoir de graves conséquences sur l'économie du pays.
Les attaques meurtrières et les troubles sociaux ont par ailleurs perturbé le fonctionnement normal des entreprises à capitaux étrangers et entamé la confiance des investisseurs, autant chinois qu'étrangers.
En plus des entreprises chinoises, de nombreuses sociétés sud-coréennes, japonaises et singapouriennes ont également été victimes de telles violences, et beaucoup d'entre elles ont dû fermer leurs portes.
Une situation aussi difficile incitera sans aucun doute les investisseurs étrangers à réévaluer les risques de faire des affaires au Vietnam, un pays dont l'économie en croissance rapide a soif de capitaux étrangers.
La Chine, dotée d'un poids économique suffisamment important pour inciter le Vietnam à protéger ses intérêts légitimes, a jusqu'ici fait preuve d'une retenue maximale et n'a pas annoncé de mesures de représailles, mais elle a bel et bien déconseillé à ses ressortissants tout déplacement au Vietnam pour des raisons de sécurité et a suspendu une partie de ses projets d'échange bilatéral avec Hanoï.
Les chiffres officiels ont montré que les touristes chinois ont effectué 1,8 million de visites au Vietnam en 2013, ce qui donne un sérieux coup de pouce à l'économie vietnamienne.
Or, malgré la promesse des autorités touristiques vietnamiennes d'assurer la sécurité des touristes étrangers, les Chinois annulent désormais leurs projets de voyage dans ce pays d'Asie du Sud-Est.
Il est à noter que toute mauvaise gestion des manifestations anti-chinoises et des différends territoriaux compromettront les liens entre Hanoï et Beijing, qui ont généralement été stables au cours des dernières années.
Le gouvernement vietnamien est invité à évaluer la situation dans son ensemble au lieu de rester les bras croisés devant l'ultranationalisme, afin d'éviter toute escalade de violence ou toute complication de la situation en mer de Chine méridionale.
Un arrêt immédiat de la violence et des provocations permettrait au Vietnam de travailler avec la Chine afin d'exploiter pleinement le potentiel de leur coopération économique dans des domaines tels que les services financiers et le transfert de l'industrie.
Cela permettrait également au Vietnam de rétablir sa réputation de pays stable et favorable aux investisseurs et aux touristes étrangers, plutôt que de donner l'image d'un pays où la violence peut éclater à tout moment.