La politique américaine de rééquilibrage vers l'Asie devrait nécessiter un "rééquilibrage" pour que les Etats-Unis puissent maintenir une bonne relation avec tous les pays de la région, a estimé l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai, dans une interview accordée mardi à la chaîne de télévision CNN.
M. Cui a commenté la récente visite du président américain Barack Obama en Asie, qui avait pour objectif de rassurer les alliés des Etats-Unis sur l'engagement de Washington.
"Je ne remets pas en question l'intention du gouvernement américain", a indiqué M. Cui à la présentatrice de CNN, Christiane Amanpour. "Je regarde l'effet, les résultats des politiques américaines par rapport à l'Asie, à la Chine, et ce qu'ils ont fait et dit récemment."
"Et honnêtement, je pense que la clé de ce rééquilibrage est de maintenir une bonne relation avec chacun en Asie-Pacifique, en mettant un accent particulier sur la Chine. Et dans ce sens, je pense que la politique de rééquilibrage a elle-même besoin d'être rééquilibrée", a ajouté le diplomate chinois.
M. Obama a visité le Japon, la Corée du Sud, la Malaisie et les Philippines fin avril, dans le but de souligner à nouveau sa politique de rééquilibrage après que la crise en Ukraine a soulevé des doutes chez les alliés des Etats-Unis en Asie quant à l'engagement de sécurité de Washington.
En réaction aux remarques de M. Obama selon lesquelles le traité de sécurité américano-japonais couvre les îles Diaoyu, pomme de discorde entre la Chine et le Japon en mer de Chine orientale, M. Cui a souligné que la Chine "a le droit souverain de défendre son intégrité territoriale".
"Les îles Diaoyu", a poursuivi M. Cui, "elles font partie de l'héritage chinois depuis toujours. C'est tout à fait clair. Et nous avons toujours maintenu cette position".
Tout en exprimant ses préoccupations sur le fait que cette dispute pourrait conduire à un conflit, M. Cui a martelé que la Chine s'oppose à tout conflit à cet égard. Mais pour résoudre la dispute, a noté M. Cui, "les autres parties impliquées doivent avoir la même attitude et la même politique constructives".
Quant aux récentes violences à caractère xénophobe au Vietnam, qui interviennent à la suite des perturbations répétées par des navires vietnamiens contre les activités d'une plate-forme pétrolière chinoise dans des eaux non disputées en mer de Chine méridionale, M. Cui a mis l'accent sur le fait que le côté chinois "opère à 17 milles marins à peine au large d'une île chinoise, et à 150 milles marins de la côte vietnamienne".
Il s'agit de la seule plate-forme pétrolière chinoise en opération dans la région, tandis que le Vietnam mène plus de 30 opérations de forage, toutes dans les eaux disputées, a noté l'ambassadeur chinois.
De surcroît, la Chine n'a envoyé que des navires civils et gouvernementaux dans la région, à la différence des vaisseaux militaires déployés par le Vietnam, a poursuivi le diplomate.