Des lettres récemment publiées par des archives chinoises montrent que les soldats et les émigrants japonais étaient désillusionnés et lassés de la guerre durant leur invasion de la Chine pendant la Seconde Guerre mondiale.
Ces 45.000 lettres, qui figurent parmi les documents conservés dans les Archives de la province du Jilin, ont été publiées quelques jours avant le 77e anniversaire de l'Incident du 7 juillet qui marque le commencement de la guerre de résistance chinoise contre l'agression japonaise.
Ces lettres ont été écrites durant l'invasion de la Chine par le Japon entre 1937 et 1945.
L'une des lettres publiées en 1938 dans le Japanese Military Post Weekly montre comment un soldat japonais nommé Sugimoto était las de la guerre.
"Je veux simplement rentrer chez moi! Rentrer chez moi! Je ne peux supporter de rester un jour de plus ici", a écrit ce soldat qui était en poste dans le nord-est de la Chine.
Dans une autre lettre publiée en 1940 dans un autre magazine mensuel de l'armée japonaise, un soldat nommé Chosuke demande à sa mère de faire croire qu'elle est gravement malade pour lui permettre de rentrer au pays.
"J'aimerais tellement rentrer, mais je ne peux pas", a-t-il écrit.
Zhao Yujie, responsable des Archives du Jilin, a noté que ces lettres étaient "une preuve éclatante que la guerre n'était pas populaire même parmi les soldats de la nation qui l'a déclenchée."
Les lettres montrent également comment les émigrants japonais ont été désillusionnés après avoir découvert qu'ils avaient été encouragés à émigrer dans le nord-est de la Chine dans le cadre de la stratégie du Japon de contrôler son voisin, outre en l'envahissant, en changeant progressivement sa structure démographique.
Des historiens ont souligné l'ironie de la tentative des politiciens de la droite japonaise d'éradiquer le souvenir des atrocités commises par leur pays à un moment où de plus en plus de preuves de ces crimes émergent.
"Les lettres récemment publiées serviront, espérons-le, à rappeler les crimes de guerre du Japon", a ajouté M. Zhao.