La coopération et le gagnant-gagnant, outils des nouvelles relations internationales

A la fin du mois de septembre, les dirigeants de nombreux pays, dont la Chine et le président Xi Jinping, participeront au sommet commémorant le 70e anniversaire du Sommet des Nations Unies à New York, pour faire revivre l'esprit de la Charte des Nations Unies et rassembler toute la force de « pays unis ».

Il y a une scène que l'histoire n'oubliera pas.

25 juin 1945, la Conférence de San Francisco, qui avait pour objectif d'élaborer la Charte des Nations Unies a tenu sa dernière session plénière. Ce jour-là, le britannique Lord Halifax proposa de changer le mode de vote traditionnel à main levée en faveur d'un nouveau modèle, où les gens se lèveraient pour manifester leur position. Et c'est ainsi que toutes les personnes présentes, les délégués, le personnel, les journalistes et près de 3000 visiteurs se sont tenus debout. Lorsque le Président de la Conférence a annoncé l'adoption à l'unanimité du projet final de la déclaration de la Charte des Nations Unies, un tonnerre d'applaudissements retentit dans la salle de réunion. Le lendemain, la Chine, en tant que première victime de l'agression des pays de l'Axe, signait la première le document censé assurer le maintien de la paix dans le monde.

La Charte des Nations Unies, qui a établi les bases des relations entre Etats dans le domaine des normes de comportement et des valeurs communes, établissait beaucoup de premières dans l'histoire de l'humanité : c'était la première fois que l'on interdisait l'utilisation de la force, ou la menace de recours à la force dans les relations internationales, et que l'on décidait de rendre la guerre illégale ; c'était aussi la première fois que l'on étendait le principe de l'égalité en matière de souveraineté au niveau mondial, la première fois que l'on confirmait le droit à l'auto-détermination nationale...

La Charte des Nations Unies a consolidé les résultats de la guerre mondiale contre le fascisme. Ce furent les premières décisions fermes prises en direction de la fin du colonialisme, de l'émergence des pays en développement en tant que force émergente sur la scène politique internationale, le début de la formation du multilatéralisme, la mise à l'écart de la « loi de la jungle » et l'installation d'un ordre international juste et rationnel.

A l'occasion d'une manifestation spéciale célébrant le 70e anniversaire de la signature de la Charte des Nations Unies, son Secrétaire général Ban Ki-moon a déclaré avec émotion : « L'Organisation des Nations Unies est un symbole d'espoir, c'est le foyer de la population de la planète ».

Si la communauté internationale a pu agir dans de nombreux domaines, comme la résolution des conflits régionaux, la promotion du désarmement, la prévention de la prolifération nucléaire, la protection de l'environnement, la lutte contre la pauvreté et l'aide aux gens en cas de catastrophe, la prévention des maladies, c'est parce qu'elle avait obtenu l'autorisation de l'Organisation des Nations Unies et que ces interventions étaient largement considérées comme ayant des fondements théoriques et légaux.

C'est par la voie de la négociation que l'on peut éviter le recours aux armes sur le champ de bataille, c'est grâce à la coopération internationale et à un mécanisme de sécurité collective que l'on peut résoudre les différends et les conflits. Par exemple, des opérations de déminage ont été menées dans plus de 30 pays, comme l'Afghanistan, la Colombie, la République démocratique du Congo, la Libye et d'autres encore, et la « Convention des Nations Unies sur l'interdiction des armes chimiques », a été signée par plus de 180 pays.

Chaque jour, avec l'aide des Nations Unies, 100 millions de personnes peuvent se nourrir, 60 millions de réfugiés sont pris en charge ; chaque jour, le fonctionnement ininterrompu de moniteurs au sol et de satellites fournit un service d'alerte précoce à des milliers de personnes face aux impacts des catastrophes naturelles et artificielles.

Les Objectifs de Développement du Millénaire, qui comportent 8 objectifs de base, et qui sont considérés comme un travail de pionnier dans l'histoire du développement humain, ont déterminé des cibles et objectifs spécifiques et proposé un calendrier de leur mise en œuvre dans des domaines comme l'éradication de la pauvreté, l'hygiène, la santé, l'égalité des sexes, la protection de l'environnement, améliorant la vie de milliards de personnes.

Après 70 ans, en tant qu'organisation internationale intergouvernementale la plus représentative et faisant le plus autorité, l'Organisation des Nations Unies, s'appuyant sur ses trois piliers que sont la paix et la sécurité, le développement et les droits de l'homme, a joué un rôle irremplaçable dans la promotion de la cause du progrès de l'humanité.

« Des Nations Unies plus fortes, un monde meilleur ». Ce thème de la commémoration du 70e anniversaire des Nations Unies, témoigne de la volonté de l'Organisation des Nations Unies de travailler pour le bien-être des hommes - une vie digne, sûre et prospère.

Quand on considère le parcours peu ordinaire des Nations Unies ces 70 dernières années, on ne peut cependant que constater que les buts et principes de la Charte n'ont pas été pleinement respectés, et que les relations internationales sont encore témoins de diverses injustices.

Dans les nouvelles conditions historiques, quel genre de relations internationales va désormais pouvoir constituer un système international de base, afin de mieux poursuivre et mettre en œuvre les buts et principes de la Charte des Nations unies, afin de maintenir et de développer les Nations Unies de façon plus efficace ?

L'évolution de l'histoire encourage toujours l'évolution de l'ordre international, et promeut l'ajustement du système international, mais le développement des relations internationales a également besoin de l'appui des forces du droit. À cette fin, la Chine propose de faire de la coopération et du concept gagnant-gagnant le noyau des nouvelles relations internationales.

En fin de compte, en quoi les nouvelles relations internationales sont-elles nouvelles ? On peut résumer cela en une phrase : remplacer la confrontation par la coopération, les bénéfices exclusifs par les bénéfices mutuels, ne pas se livrer à un jeu à somme nulle et où le gagnant rafle tout. Les gens de tous les pays doivent travailler ensemble pour sauvegarder la paix mondiale, profiter ensemble de la dignité, profiter ensemble des fruits du développement, mais aussi profiter ensemble de la paix et de la sécurité.

Voici l'héritage des buts et principes de la Charte des Nations Unies, mais c'est davantage encore là que résident son innovation et son développement.