Dernière mise à jour à 17h02 le 21/09
Le 18 septembre, Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a annoncé que si le gouvernement syrien lançait un appel à la Russie pour lui demander d'envoyer des troupes et lutter aux côtés de la Syrie contre les terroristes, la Russie pourrait l'envisager dans le cadre de son dialogue bilatéral avec ce pays.
De toute évidence, la Russie semble tout à fait prête à participer à une intervention militaire contre l'Etat islamique. Parce que, en toute logique, du fait qu'il maintient de bonnes relations avec la Russie, il est impossible pour le gouvernement syrien, dans la situation difficile où il se trouve actuellement, de ne pas évoquer une telle demande, et il en suivrait d'une manière tout à fait aussi logique que la Russie examine cette demande, et enfin participe à cette initiative.
Récemment, les médias occidentaux ont rapporté des opérations d'assistance militaire de la Russie en faveur de la Syrie. Selon eux, la Russie a commencé la rénovation de la petite base navale syrienne du port de Tartous, et elle s'apprêterait à construire une base aérienne près de Lattaquié. De l'armement, de l'équipement et du personnel militaire ont été acheminés vers la Syrie. Et de son côté, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé que la Russie continuera à fournir du matériel militaire à la Syrie et à envoyer des instructeurs en armement et des spécialistes en équipement. Cette initiative a provoqué une grande inquiétude et un fort mécontentement aux États-Unis. Ce qui a fait que les États-Unis ont averti que le soutien de la Russie au régime Assad risque de conduire à des conflits et une confrontation avec la coalition internationale.
Il y a deux raisons à cette réponse des Etats-Unis. La première est que les Etats-Unis ont profité du mouvement du « printemps arabe » pour susciter des conflits ethniques et religieux à l'intérieur de la Syrie, avec le slogan « Bachar el-Assad doit démissionner ». Aujourd'hui, voir la Russie derrière Bachar al-Assad à la tête du gouvernement syrien est une véritable humiliation pour Barack Obama. La seconde est que, en raison de considérations géopolitiques, les États-Unis sont traditionnellement sensibles aux actions russes à l'étranger. Les Etats-Unis estiment que leur position au Moyen-Orient ne saurait être contestée. Aujourd'hui, la Russie leur met en quelque sorte des bâtons dans les roues, ce qui les met en colère. C'est pourquoi les États-Unis tiennent à clarifier le but réel de l'implication de la Russie dans la situation en Syrie.
Peu importe ce que pensent les États-Unis, les intentions de la Russie sont aujourd'hui très claires. Il s'agit d'aider le gouvernement syrien à combattre l'organisation extrémiste « Etat islamique », qui s'étend de plus en plus, pour éviter que les retombées de la guerre civile en Syrie ne continuent à se développer. Aujourd'hui, pour étendre son influence partout, l'« Etat islamique » incite ses adeptes à une soi-disant « guerre sainte », pour essayer de renverser les gouvernements légitimes de la Syrie et de l'Irak, et propager leur idéologie extrémiste dans le monde entier. Même la région russe du Caucase est à présent également dans leur collimateur. L'expansion de l'« Etat islamique » suscite également le grave problème des réfugiés. L'impact des réfugiés sur le continent européen fait peser sur les pays de l'UE une charge insupportable. Face à cette situation dramatique, la Russie a simplement constaté que si l'on veut vaincre l'« État islamique », alors il faut aider et soutenir le régime de Bachar el-Assad qui, depuis quatre ans, joue un rôle clé dans la lutte contre le terrorisme, et que tout le reste n'est que littérature. En conséquence, il n'est guère difficile de comprendre pourquoi la Russie va intensifier son aide à la Syrie.
Comme nous le savons tous, la guerre civile brutale qui fait rage en Syrie dure depuis quatre ans, ayant causé la mort de 250 000 personnes et le déplacement de millions de civils. L'appel de la dure réalité a incité des pays du monde entier à s'efforcer de constituer une large coalition internationale contre le terrorisme pour faire face ensemble aux défis du terrorisme international. La proposition faite le 14 septembre par la chancelière allemande Angela Merkel, demandant que l'Europe, les Etats-Unis et la Russie travaillent ensemble pour résoudre la crise en Syrie doit être considérée comme une sage décision. Les États-Unis, la Russie, les grandes puissances de l'Europe de l'Ouest et du Moyen-Orient devraient en effet s'unir contre l'ennemi.
Il est évident que la participation de la Russie à la lutte contre l'« Etat islamique » contribuera à stabiliser la situation en Syrie. Les soupçons des Etats-Unis envers la Russie sont totalement injustifiés. Bien au contraire, ils doivent tendre les mains à la Russie pour faire face conjointement aux forces extrémistes du mal. En particulier, les États-Unis devraient modifier leur attitude, reprendre l'initiative, cesser de s'empêtrer dans des minuties qui n'ont plus cours, et se concentrer sur leur mission principale, le développement et la croissance de la coalition internationale contre le terrorisme.