Dernière mise à jour à 08h42 le 25/04
Les photos pâlies se trouvant dans les albums de Toulanbay Kourbanov constituent son trésor.
Avec elles, il partage souvent avec ses deux filles des histoires de son enfance passée dans sa ville natale, Andijan, dans la vallée de Ferghana en Ouzbékistan, près de la frontière avec le Kirghizistan.
Zaringiz, sept ans, et Mehrangiz, trois ans, qui vivent aujourd'hui avec M. Kourbanov à Tachkent, la capitale ouzbèke, connaissent bien le sourire éclairant le visage de leur père lorsqu'il se laisse aller à revoir ces vieilles photos. Mais elles ne se sont jamais rendues à Andijan.
UN VOYAGE RETOUR PLUS FACILE
M. Kourbanov qualifie sa ville natale de "pays des merveilles" avec des montagnes verdoyantes, de l'air pur, des fruits délicieux et de riches ressources minérales.
Cependant, les montagnes escarpées ont longtemps empêché tout contact entre Andijan, l'une des plus anciennes villes de la vallée de Ferghana, et le monde extérieur.
Chaque fois que M. Kourbanov revenait à Andijan, il devait faire un détour par le Tadjikistan voisin, ce qui lui prenait une journée entière en raison des procédures redondantes aux deux postes de contrôle frontalier.
Des pays occidentaux avaient initialement prévu d'aider l'Ouzbékistan à construire un tunnel à travers les monts Kourama dans les années 1990. Mais les études sur le terrain ont découragé toutes les sociétés d'ingénierie.
A cause de ce voyage ardu, M. Kourbanov n'avait jamais emmené ses filles à Andijan. Ca ne sera désormais plus le cas.
En 2016, le tunnel de Kamtchik, long de 19,2km, a été mis en service au terme de trois ans de construction grâce aux efforts conjoints des ouvriers chinois et ouzbeks.
Cet ouvrage, le plus long tunnel ferroviaire de son genre en Asie centrale, traverse sept failles géologiques. Il se trouve sur la ligne Angren-Pap, longue de 169km, qui relie Tachkent avec l'est de l'Ouzbékistan.
M. Kourbanov a fait savoir qu'il ne fallait maintenant que 15 minutes pour franchir les monts Kourama par train, réduisant le trajet entre Tachkent et Andijan à environ six heures.
Avec ces conditions plus faciles, Zaringiz et Mehrangiz vont maintenant mieux comprendre le sourire de leur père, tout comme la beauté de la vallée de Ferghana.
"C'est une grande réalisation de l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) que la Chine et l'Ouzbékistan s'emploient conjointement à promouvoir, ainsi qu'un nouveau lien d'amitié et de coopération reliant les peuples des deux pays", a salué le président chinois Xi Jinping lors de l'inauguration du tunnel en 2016.
Le tunnel a également permis de stimuler le commerce, les fruits frais pouvant être livrés à l'extérieur de la vallée plus rapidement, ont noté les résidents locaux à Andijan.
Proposée par la Chine en 2013 pour promouvoir une croissance commune et des bénéfices partagés, l'ICR vise à développer les infrastructures, faciliter le commerce et les investissements, et favoriser les échanges entre peuples, afin d'améliorer la connectivité d'une échelle transcontinentale.
INFRASTRUCTURES ET ENVIRONNEMENT
La situation à Anapu dans l'Etat brésilien de Para (nord), qui abrite une vaste réserve de forêt tropicale dans l'Amazone, est sur le point de changer.
"Cette région est connue pour être très pauvre, très indigente", confie à Xinhua Marcelo Pellett, un technicien en environnement brésilien.
Avec l'arrivée des travailleurs chinois et leurs projets énergétiques en 2016, la vie de la population locale s'est progressivement améliorée, dit-il, ajoutant que, plus important encore, ils s'efforcent de laisser une empreinte minimale sur l'environnement.
Lors de l'édification d'une ligne électrique à très haute tension dans la région par la filiale locale de la société chinoise State Grid, les pylônes hauts de 105 mètres étaient au moins 25 mètres plus élevés en moyenne que les pylônes classiques.
"Cet effort accroît considérablement le coût du projet, mais ça vaut la peine de protéger le poumon vert de la Terre et la jungle amazonienne", note Yang Guangliang, directeur adjoint des conducteurs sur ce projet.
Celui-ci a été ajusté à plusieurs reprises, des sites archéologiques ayant été découverts au cours des travaux, ajoute-t-il, précisant que les ouvriers avaient également contourné une zone dans laquelle vivaient des perroquets.
"Les oncles chinois nous aident à construire des infrastructures. Ils aident non seulement la population locale, mais aussi protègent les animaux, les plantes et la forêt vierge de notre Etat de Para", se réjouit William Paulo Santos, 13 ans, ajoutant dans un grand sourire : "On est devenus de bons amis".
Outre la fourniture d'énergie propre, ce projet énergétique a également créé 16.000 emplois locaux, dynamisé le secteur des équipements électriques au Brésil et soutenu la construction de près de 2.000km d'autoroutes et de 350 ponts.
TOURNEE DES ANGES
Dans le village de Haroon Khil, situé dans la province afghane de Khost (sud-est), Bilal Shafiq rêvait de jouer au football avec ses amis. Mais on lui a diagnostiqué une malformation cardiaque congénitale en 2016 alors qu'il avait six ans.
On a dit à son père qu'une opération coûterait environ 9.000 dollars, une somme énorme pour une telle famille.
Jusqu'ici impuissante, elle a entrevu une lueur d'espoir lorsqu'une équipe médicale chinoise est arrivée en août 2017 à Kaboul en quête de petits Afghans atteints de cardiopathies congénitales afin de les soigner gratuitement en Chine.
Cette démarche faisait partie d'un programme d'aide humanitaire de la Fondation de la Croix-Rouge chinoise (FCRC) baptisé "Tournée des anges - Plan d'aide humanitaire de la Ceinture et la Route pour les enfants afghans atteints de maladies graves".
Ce programme, qui s'adresse aux enfants de moins de 14 ans souffrant de cardiopathies congénitales, prévoit de pratiquer en Chine des opérations chirurgicales sur 100 petits Afghans, explique Liu Jingjing, responsable de ce programme.
Bilal a eu la chance d'en faire partie et a subi avec succès une opération en septembre 2017 à Urumqi, capitale de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.
"Il aime sourire et sourit à tous ceux qu'il rencontre. Il aime aussi communiquer avec les autres, donc tout le monde l'aime bien", dit Liu Jingjing.
Lorsque l'équipe médicale chinoise s'est rendue une deuxième fois à Kaboul, Bilal a eu une visite médicale de suivi. "Nos médecins l'ont examiné de nouveau et il était en bonne santé", affirme Liu Jingjing.
"Je souhaite étudier en Chine quand je serai grand et devenir médecin", lance le petit garçon dans un grand sourire.
La FCRC a achevé la première phase de ce programme fin 2018, les cent enfants choisis ayant été opérés avec succès en Chine. La deuxième phase est en cours pour soigner davantage de petits Afghans malades.