Dernière mise à jour à 08h39 le 16/05
Li Song, ambassadeur de la Chine pour les questions de désarmement, a présenté mardi la stratégie nucléaire et la politique de désarmement nucléaire de la Chine lors de la Conférence du désarmement à Genève, selon un communiqué de presse distribué mercredi aux médias.
La Conférence du désarmement a ouvert mardi la deuxième partie de sa session 2019, en abordant la question de la dissuasion nucléaire.
M. Li a souligné que la politique de dissuasion nucléaire fondée sur l'action de prendre l'initiative d'employer les armes nucléaire constitue l'une des plus grandes menaces à la paix et à la sécurité internationales, ajoutant que "la dissuasion nucléaire dirigée contre les Etats non dotés d'armes nucléaires est une visible manifestation de l'hégémonie et de la politique de puissance".
"Après la fin de la guerre froide, l'environnement de sécurité international s'est considérablement amélioré, mais le fantôme de la mentalité de la guerre froide ne s'est pas dissipé" mais existe toujours "dans les gènes d'une grande puissance", a-t-il martelé.
"La poursuite de l'unilatéralisme, l'intensification de la concurrence et de la rivalité géopolitique entre les grandes puissances, ainsi que la recherche d'un avantage militaire écrasant par le pays concerné ont continué à nuire à l'environnement de sécurité international", a-t-il précisé.
Le diplomate chinois a affirmé que la Chine poursuivait résolument une stratégie nucléaire d'autodéfense, ajoutant que ce qui la rendait unique par rapport aux autres Etats dotés d'armes nucléaires, c'était que la Chine avait été contrainte de mettre au point des armes nucléaires pendant la guerre froide, afin de dissuader la menace nucléaire, de briser le monopole nucléaire et de prévenir la guerre nucléaire, mais pas pour menacer d'autres pays.
"La Chine ne participe à aucune course aux armements nucléaires, ne fournit aucun parapluie nucléaire à d'autres pays et ne déploie pas d'armes nucléaires dans d'autres pays", a réitéré M. Li.
Au fil des décennies, la Chine a toujours respecté ses engagements inconditionnels de "non-recours en premier aux armes nucléaires" et de "non-recours à l'emploi d'armes nucléaires contre des Etats non dotés d'armes nucléaires ou des zones exemptes d'armes nucléaires", a-t-il rappelé, ajoutant que ces engagements resteront intacts dans l'avenir.
Il a appelé les Etats dotés d'armes nucléaires à renoncer à la mentalité de la guerre froide et à la pensée "à somme nulle", à renoncer aux politiques de dissuasion nucléaire avec une frappe nucléaire préventive en leur centre, à freiner la tendance à s'engager dans une course aux armements nucléaires, à diminuer le rôle des armes nucléaires dans les doctrines de sécurité nationales et à déployer des efforts conjoints pour maintenir un équilibre stratégique international et régional et la stabilité.
En ce qui concerne la question de la participation de la Chine au processus de désarmement nucléaire américano-russe, M. Li a déclaré que la Chine n'avait pas l'intention et ne voyait pas la nécessité de participer à des pourparlers bilatéraux entre les Etats-Unis et la Russie sur le désarmement nucléaire.
"Conformément à une politique de défense nationale de nature défensive, la Chine maintient une contribution raisonnable et modérée à la défense nationale. Sa force nucléaire est toujours maintenue au niveau minimum requis par les besoins de sécurité nationale, ce qui n'est pas du tout le même niveau que celui des Etats-Unis et de la Russie", a-t-il expliqué.
"Les Etats-Unis et la Russie, en tant que pays possédant les plus grands arsenaux nucléaires, devraient, conformément au consensus de longue date de la communauté internationale, s'acquitter sérieusement de leur responsabilité principale et particulière en matière de désarmement nucléaire et continuer à réduire considérablement leurs arsenaux nucléaires", a-t-il conclu.