Dernière mise à jour à 17h16 le 13/08
Les marques de mode Coach et Givenchy se sont excusées le 12 août sur les médias sociaux après que les internautes chinois leur aient reproché d'avoir vendu des vêtements qui qualifiaient mal Hong Kong et Taïwan de pays distinct, un jour après que la maison de couture italienne Versace se soit excusée et ait perdu son ambassadeur de marque chinoise après une offense similaire.
Les trois marques présentaient un design similaire, à savoir une liste de villes et de pays qui incluait Beijing et Shanghai comme faisant partie de la Chine. Cependant, sur son modèle, Versace a considéré Hong Kong et Macao comme des nations distinctes. Coach et Givenchy ont fait la même chose avec Hong Kong et Taiwan.
Des images de t-shirts imprimés de manière erronée de ces trois marques sont récemment apparues sur les micro-blogs de Sina Weibo en Chine.
Le même jour, le fabricant japonais de vêtements de sport Asics a également présenté des excuses sur Sina Weibo pour ses mentions incohérentes, car Hong Kong et Taïwan étaient répertoriés comme pays distincts sur ses sites Internet en langues étrangères, alors qu'il plaçait les deux régions en Chine sur son site chinois.
La mannequin chinoise Liu Wen a déclaré sur son compte officiel Sina Weibo qu'elle avait résilié son contrat avec Coach et condamné fermement son action pour avoir blessé les sentiments du peuple chinois. Elle était devenue ambassadrice de la marque Coach le 26 juillet.
Parallèlement, le studio du chanteur-acteur chinois Jackson Yee, également connu sous le nom de Yi Yangqianxi, a annoncé le 12 août midi dans un communiqué en ligne sur Sina Weibo qu'il avait mis fin à sa coopération avec Givenchy Beauty, la ligne de parfums et de maquillage de la marque.
Le même jour dans l'après-midi, Coach et Givenchy ont présenté leurs excuses sur Sina Weibo, se disant désolés pour les inexactitudes. Les deux marques ont également réitéré leur respect de la souveraineté de la Chine et de son intégrité territoriale, ainsi que leur engagement à fournir des produits et des services aux clients chinois.
Coach a affiché des excuses sur son compte Twitter et Givenchy a fait de même sur sa page Facebook. Les deux entreprises ont déclaré avoir immédiatement retiré ces produits de tous les canaux et qu'elles prendraient des mesures pour éviter des erreurs similaires à l'avenir.
(Photo: compte officiel de Givenchy sur Sina Weibo)
De leur côté, les experts ont souligné que ces controverses blessent particulièrement les Chinois, en particulier a l'heure où Hong Kong connait des manifestations de plus en plus violentes et que les relations entre les deux rives du détroit font face à des incertitudes croissantes.
Un éditorial du Quotidien du Peuple du 12 août a mis en doute la sincérité des excuses présentées par des sociétés étrangères, disant "S'ils ont vraiment retenu la leçon, ils ne devraient pas se succéder ainsi pour semer le trouble dans des questions relatives à Hong Kong, Macao et Taiwan".
L'éditorial a averti les sociétés étrangères de ne pas porter atteinte à la souveraineté de la Chine, affirmant que celle-ci utilisera certains "outils de défense" pour traiter avec les sociétés qui violent ses résultats.
Zhu Songling, professeur à l'Institut d'études taïwanaises de l'Université de l'Union de Beijing, estimé pour sa part que si la plupart des pays reconnaissaient et respectaient le principe d'une seule Chine, d'autres tentent depuis des années de semer le trouble par des moyens officiels et non officiels à Hong Kong et à Taiwan.
"Cela place les entreprises étrangères qui souhaitent gagner de l'argent en Chine dans une position particulière", a déclaré M. Zhu. "Que ce soit intentionnel ou non, les entreprises étrangères doivent respecter les lois chinoises et entretenir de bonnes relations avec leurs clients", a-t-il conclu.