La Chine rejette les accusations américaine et britannique au Conseil de sécurité sur la Syrie

Le représentant permanent de la Chine auprès de l'ONU, Zhang Jun, a réfuté mercredi les accusations des représentants américain et britannique sur la dernière crise humanitaire en Syrie, déclarant que ces accusations ne cadrent pas avec les faits et n'ont aucun sens.

S'exprimant lors d'une réunion du Conseil de sécurité, M. Zhang a souligné qu'un règlement politique constitue le moyen fondamental d'améliorer la situation humanitaire en Syrie.

Notant que la crise humanitaire actuelle est une tragédie pour le peuple syrien et pour la communauté internationale, M. Zhang a indiqué que les parties devraient faire preuve d'une attitude responsable et constructive sur le dossier humanitaire syrien.

"Les Etats-Unis et le Royaume-Uni abusent du Conseil de sécurité pour critiquer la Chine ainsi que d'autres pays. La Chine rejette leurs accusations sans fondement", a-t-il déclaré.

Le représentant chinois a relevé que ces accusations ne cadrent pas avec les faits. Considérant la grande sensibilité de la question humanitaire en Syrie, les membres du Conseil de sécurité ont tenu à de nombreuses reprises des consultations et il a été difficile de parvenir à un consensus. Le Conseil a dû voter plusieurs fois.

Dans le but d'éviter la confrontation, la Chine a tenté de combler les divergences entre les parties concernées, jouant un rôle de coordination entre elles pour trouver une solution, a-t-il affirmé.

"Après des séries de consultations, une solution a été trouvée. Ce n'est peut-être pas la plus satisfaisante pour toutes les parties, mais c'est la façon de résoudre le problème, en la circonstance."

La Chine se réjouit qu'une solution ait été trouvée et elle a joué son rôle, lequel est reconnu par les membres du Conseil, a indiqué l'ambassadeur chinois, ajoutant que "les accusations portées contre la Chine sont totalement injustifiées".

Evoquant les votes, M. Zhang a noté que tous les pays ont le droit de prendre des décisions basées sur leurs propres positions. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont également voté contre l'autre projet, a-t-il ajouté. "Ce sont les Etats-Unis et le Royaume-Uni qui devraient assumer la responsabilité du dossier syrien."

"Nous espérons que toutes les parties assumeront cette responsabilité, éviteront de politiser la question humanitaire, feront de réels efforts pour améliorer la situation humanitaire en Syrie et rendront les droits de l'Homme ainsi que l'humanitarisme au peuple syrien", a poursuivi M. Zhang.

Abuser du Conseil pour lancer des accusations n'aide pas à résoudre les problèmes, et ne fait qu'aggraver la confrontation, a-t-il souligné.

Le Conseil de sécurité a tenu mercredi une réunion sur la Syrie. Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU, Mark Lowcock, a déclaré au Conseil que la situation humanitaire dans le nord-est du pays reste difficile.

Le Conseil de sécurité a de nouveau autorisé le 10 janvier le mécanisme d'aide transfrontalière au peuple syrien, qui aurait dû expirer à minuit ce jour-là, après de vifs débats. Le vote a eu lieu après un échec du Conseil à autoriser ce mécanisme le 20 décembre 2019, en raison de la division entre ses membres.

Le représentant permanent adjoint du Royaume-Uni à l'ONU, Jonathan Allen, a dénoncé mercredi la décision de la Chine et de la Russie d'opposer leur veto à l'une des résolutions humanitaires du Conseil de sécurité, affirmant que l'ONU ne pouvait plus utiliser les passages frontaliers dans le nord-est et le sud de la Syrie.