Dernière mise à jour à 16h23 le 18/03
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Geng Shuang, a déclaré le 17 mars que la connexion faite par certains politiciens américains entre le nouveau coronavirus et la Chine est une stigmatisation, que la Chine condamne fermement et à laquelle elle s'oppose fermement.
Il a fait cette remarque après avoir été invité à répondre lors d'une conférence de presse à une précédente remarque du président américain Donald Trump sur les réseaux sociaux, qui qualifiait le nouveau coronavirus de « virus chinois ».
« Nous exhortons les États-Unis à corriger immédiatement leur erreur et à cesser de porter des accusations sans fondement contre la Chine » a-t-il déclaré, ajoutant que l'Organisation mondiale de la santé s'était explicitement opposée à la connexion du virus avec un certain pays ou une certaine région.
Étant donné que l'épidémie se propage désormais à travers le monde, M. Geng a rappelé que la priorité absolue était désormais la coopération dans la lutte contre le virus. Les États-Unis devraient d'abord se préoccuper de leurs propres affaires et, dans l'intervalle, jouer un rôle constructif dans la coopération internationale en matière d'épidémie et la sauvegarde de la santé publique mondiale, a-t-il ajouté.
La référence faite par Donald Trump est intervenue près d'une semaine après que Robert Redfield, directeur des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, a déclaré lors d'une audience devant la Chambre des Représentants qu'il était « faux et inapproprié » d'utiliser des étiquettes telles que « coronavirus chinois », car le virus a gravement affecté le monde.
« Les virus n'ont pas de nationalité », a déclaré le 16 mars Rick Dunham, un journaliste chevronné et ancien président du National Press Club à Washington. « Je pense qu'il est répréhensible dans tous les cas de lier une maladie, un virus, à une situation géographique, car les maladies ne sont pas nationales, elles sont mondiales », a-t-il dit, ajoutant que l'épidémie faisait ressortir le meilleur et le pire des gens du monde entier, en termes de rassemblement des communautés et de sacrifices, mais aussi avec certains jouant à pointer les autres du doigt.
« L'ennemi, c'est le virus. L'ennemi, ce n'est pas un autre pays », a-t-il déclaré. C'est « toujours une mauvaise idée » quand il y a une pandémie d'avoir un nom de pays qui y est attaché, a-t-il dit. La « grippe espagnole » de 1918 à 1920 n'était pas originaire d'Espagne et l'Espagne n'était pas responsable. « Je pense que la meilleure pratique, c'est l'épidémie d'Ebola. Vous n'avez pas vu de couverture disant l'épidémie "d'Ebola africaine" », a-t-il noté.
Judy Chu, membre de la Chambre des représentants américaine, a de son côté tweeté le 16 mars que les gens devraient cesser de qualifier le nouveau coronavirus de « virus chinois », car cela a conduit au racisme et à la violence.
Long Xingchun, chercheur en relations internationales à l'Université des études étrangères de Beijing, estime pour sa part qu'en stigmatisant la Chine, certains responsables américains ignorent non seulement la suggestion de l'OMS de ne pas relier le virus un pays quel qu'il soit, mais tentent également de masquer les critiques nationales de l'échec de l'administration américaine pour contenir rapidement l'épidémie.