Dernière mise à jour à 09h42 le 12/08
Les Etats-Unis devraient mieux comprendre les réalités en Asie et s'abstenir de profiter de n'importe quel différend dans la région ou même d'aggraver la situation, a estimé l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai.
"J'ai moi-même été impliqué dans la gestion de nombreux problèmes en Asie. Je sais que la Chine et tous nos voisins veulent juste avoir des relations normales, stables, amicales et mutuellement bénéfiques", a-t-il dit lors d'un entretien en ligne accordé le 4 août au Forum d'Aspen sur la sécurité.
"Nous avons des différends, comme le différend frontalier avec l'Inde et certains différends territoriaux en mer de Chine méridionale", a reconnu M. Cui. "Mais dans l'ensemble, tous les pays de notre région veulent développer des relations mutuellement bénéfiques. Je ne pense pas que quiconque veuille une escalade des tensions. C'est aussi la réalité".
"J'ai pleinement confiance dans le fait qu'entre la Chine et nos voisins, nous serons en mesure de résoudre n'importe quel problème par le biais de négociations amicales et pacifiques sans ingérence extérieure, sans tentatives extérieures d'aggraver la situation", a dit espérer le diplomate.
Ainsi, la Chine a déjà résolu des questions frontalières et conclu des traités avec douze des 14 pays avec lesquels elle a des frontières terrestres, a-t-il cité.
"Nous avons l'Inde et le Bhoutan qui sont les deux seuls qui restent. Peut-être ne sommes-nous pas en mesure de résoudre la question frontalière en peu de temps. Mais je ne pense pas que cette question doive dominer les relations entre la Chine et l'Inde. Et je pense que nos amis indiens pourraient partager mon point de vue", a dit Cui Tiankai.
"Espérons que nos amis américains puissent avoir une meilleure compréhension des réalités de notre région, puissent vraiment comprendre nos préoccupations, nos perceptions et ce dont nous avons besoin, ce dont les habitants de la région ont vraiment besoin, et puissent s'abstenir de prendre n'importe quelle mesure pour profiter de n'importe quel différend dans la région ou même d'aggraver la situation", a-t-il poursuivi.
Notant que la situation en mer de Chine méridionale reposait sur une longue histoire, M. Cui a expliqué : "Nous avons nos revendications historiques et nous avons un fort soutien historique et juridique pour nos revendications, mais nous sommes encore prêts à négocier avec d'autres pays concernés pour une solution pacifique aux différends. C'est pourquoi nous travaillons avec les pays de l'ASEAN au fil des ans". M. Cui a travaillé plusieurs années avec l'ASEAN à élaborer une Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale.
"Nous travaillons maintenant sur le code de conduite entre la Chine et les pays de l'ASEAN et nous faisons de bons progrès. Nous croyons toujours que tout différend territorial sera résolu via les négociations entre les parties directement concernées. Et nous visons certainement une solution diplomatique, une solution négociée. C'est notre engagement. Cela ne change pas", a-t-il souligné.
"Dans le même temps, nous devrions vraiment travailler ensemble pour maintenir la stabilité de la région et toutes ces voies maritimes sont extrêmement importantes pour l'économie chinoise. Une grande partie de nos importations et exportations passent par ces voies maritimes", a noté M. Cui. "Nous avons donc vraiment des enjeux importants en matière de sécurité de navigation. Donc, si on laisse aux pays concernés le soin de s'arranger, la situation serait bien meilleure".
"Le problème est l'intensification des activités militaires américaines dans la région. Les Etats-Unis envoient de plus en plus de navires de guerre et d'appareils militaires plus fréquemment vers la région. Cela augmente vraiment le risque de conflit ou de confrontation", a-t-il averti.