Dernière mise à jour à 10h19 le 28/08
L'une des caractéristiques les plus étranges de l'élection présidentielle américaine de 2020 est le fait que les attaques politiques à l'encontre de la Chine vont bien au-delà du bon sens.
La rhétorique malveillante contre Beijing a de nouveau touché le fond cette semaine à la Convention nationale républicaine. Lors de ce rassemblement, les faucons à Washington ont vanté l'approche radicale de la Maison Blanche envers Beijing, ont attaqué la Chine sur le soi-disant problème de transparence pendant la pandémie de COVID-19 et ont continué de tenir des propos xénophobes sur l'origine de l'agent pathogène.
Pour ces intervenants de la convention, déjà bien occupés à produire et faire circuler leur propre virus politique toxique alors que la pandémie fait rage aux Etats-Unis et dans le monde entier, dénigrer la Chine semble être un prétexte quasi omnipotent pour dissimuler leurs nombreux échecs, notamment la gestion désastreuse de la pandémie, et la seule stratégie viable pour espérer une victoire aux élections de novembre.
En fin de compte, les faucons se sont portés un coup à eux-mêmes lorsqu'ils ont été assez effrontés pour clamer que les Etats-Unis ne sont pas un pays raciste, tout en portant continuellement des accusations infondées à l'encontre de la Chine qui suggèrent le contraire. Une dissonance cognitive aussi flagrante et leurs motivations politiques malveillantes à faire de la Chine un bouc-émissaire sont trop évidentes pour être ignorées.
En raison de la gestion catastrophique de la pandémie, les Etats-Unis sont le pays le plus gravement touché de la planète avec près de six millions de cas et environ 180.000 décès. Aucun mensonge ne sera assez persuasif ou manipulateur pour que la Maison Blanche arrive à rejeter la faute sur autrui.
La pandémie accentue également le caractère meurtrier des problèmes socio-économiques qui persistent aux Etats-Unis, tels que la discrimination raciale, et complique la guérison d'une Amérique divisée.
En plus de la pandémie de coronavirus, une "pandémie de racisme" sévit aux Etats-Unis, comme l'a récemment affirmé la présidente de l'Association américaine de psychologie Sandra L. Shullman.
"Les décès de personnes noires innocentes ciblées spécifiquement en raison de leur race, souvent par des officiers de police, sont à la fois profondément choquants et scandaleusement habituels", a-t-elle commenté.
Pour ne citer que l'exemple le plus récent de ce racisme, une vidéo publiée dimanche soir sur les réseaux sociaux montre la police du Wisconsin tirant à sept reprises sur un homme noir dans le dos alors qu'il se penchait vers une voiture, ce qui a provoqué de violentes manifestations et forcé les responsables locaux à imposer un couvre-feu. Cet incident s'est produit trois mois après que l'Afro-Américain George Floyd a perdu la vie en raison de la brutalité policière.
Selon une récente étude du laboratoire de recherche indépendant du producteur de radio American Public Media, "les Noirs américains connaissent toujours le plus fort taux de mortalité au COVID-19 à l'échelle nationale, plus de deux fois supérieur au taux des Blancs et des Asiatiques, qui présentent les taux les plus faibles".
Alors que les politiciens de Washington mentent sur leur préparation et leur capacité à faire des Etats-Unis un pays plus sûr et meilleur, des manifestations à grande échelle continuent de dénoncer les violences policières dans toutes les villes des Etats-Unis pendant qu'un nombre croissant de personnes décèdent d'un virus mortel qui n'est pas encore maîtrisé.
Le malaise américain n'a pas de remède chinois. Il est impossible que les politiciens de Washington parviennent à contenir la propagation du virus ou à régler le problème de la discrimination raciale en s'en prenant à la Chine. Les décideurs américains savent bien quel est le vrai remède à ces maux.