Dernière mise à jour à 09h03 le 14/12
Les Etats-Unis risquent de perdre leur position de premier choix pour les étudiants et les chercheurs chinois en raison des restrictions qui y ont cours en matière de visas et de la pandémie de COVID-19 qui y sévit, a déclaré une importante diplomate chinoise.
"Les échanges d'étudiants constituent la partie la plus active de la coopération entre la Chine et les Etats-Unis dans le domaine de l'éducation. Toutefois, la situation actuelle a rendu les études aux Etats-Unis beaucoup moins attrayantes, du moins dans un avenir proche, en particulier pour les étudiants en STEM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques)", a déploré Yang Xinyu, conseillère pour les Affaires éducatives à l'ambassade de Chine aux Etats-Unis, lors d'une récente conversation avec Julia Chang Bloch, présidente de l'U.S.-China Education Trust, une organisation à but non lucratif basée à Washington D.C. et ancienne ambassadrice des Etats-Unis au Népal.
"La pandémie a rendu impossibles la plupart des échanges en personne [...] Outre le fait qu'au cours des derniers mois la politique fédérale a changé, rendant les étudiants étrangers nerveux, les étudiants et les universitaires chinois sont également confrontés à davantage de défis et se sentent mal accueillis ou même menacés", a ajouté Mme Yang.
L'administration Trump a adopté des politiques d'immigration plus strictes pour les étudiants étrangers, en particulier un examen minutieux et des restrictions spéciales pour les étudiants chinois, qui représentaient un tiers du million d'étudiants étrangers résidant aux Etats-Unis avant la pandémie.
"J'ai entendu dire que des étudiants chinois très brillants renonçaient à des offres de spécialisation en STEM dans des universités américaines prestigieuses et se tournaient vers des universités moins attrayantes dans d'autres pays par crainte des risques éventuels", a-t-elle noté.
"A court terme, cela signifie une perte à la fois pour l'étudiant en tant qu'individu et pour l'université américaine en tant qu'institution. Mais à long terme, cela sera préjudiciable aux échanges éducatifs et à la collaboration en matière de recherche entre les deux pays", a ajouté Mme Yang.