Dernière mise à jour à 10h39 le 01/02
Le représentant permanent de la Chine auprès des Nations Unies, Zhang Jun, a appelé lundi à une diplomatie discrète plutôt qu'à une diplomatie du mégaphone au sujet des tensions entre la Russie et l'Ukraine.
Lors d'un vote de procédure, la Chine et la Russie ont voté contre la tenue d'une réunion publique du Conseil de sécurité sur l'Ukraine. La réunion s'est cependant poursuivie, les dix autres membres du Conseil ayant voté en faveur de la réunion.
La Chine s'oppose à la tenue de cette réunion publique demandée par les Etats-Unis, qui ont affirmé dans une lettre datée du 27 janvier et adressée au président du Conseil de sécurité que le déploiement de troupes russes à la frontière avec l'Ukraine constituait une menace pour la paix et la sécurité internationales. La Chine ne peut accepter une telle affirmation, a déclaré M. Zhang.
"Récemment, il y a effectivement eu des tensions sur la question de l'Ukraine. Nous prêtons attention aux causes exactes de ces tensions. Sous la direction des Etats-Unis, certains pays ont affirmé qu'une guerre était imminente en Ukraine. La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas l'intention d'initier une action militaire, et l'Ukraine a clairement indiqué qu'elle n'avait pas besoin d'une guerre. Dans de telles circonstances, sur quoi se basent les pays concernés pour parler de guerre ?", a-t-il demandé.
Les Etats-Unis, l'Ukraine, les autres pays européens concernés et l'OTAN entretiennent toutes sortes de contacts diplomatiques avec la Russie. Les parties concernées doivent continuer à essayer de résoudre leurs différends par le dialogue et les négociations. Ce qui est à présent nécessaire de toute urgence est une diplomatie discrète, et non une diplomatie du mégaphone, a-t-il ajouté.
C'est le point de vue de nombreux membres du Conseil de sécurité, qui déploient également des efforts inlassables à cette fin. Malheureusement, les Etats-Unis n'ont pas accepté cette proposition constructive. Alors même que le dialogue et les négociations sont toujours en cours, et qu'aucun progrès concret n'a encore été fait, la tenue d'une réunion publique par le Conseil de sécurité n'est clairement pas propice à créer un environnement favorable au dialogue et aux négociations, et encore moins à désamorcer les tensions, a déclaré M. Zhang.
"La Chine appelle une fois de plus toutes les parties concernées à rester calmes, à ne rien faire pour aggraver les tensions ou exagérer la crise, et à résoudre correctement leurs différends en organisant des consultations sur un pied d'égalité et sur des bases de respect mutuel, en tenant pleinement compte des préoccupations sécuritaires légitimes de chacun", a-t-il affirmé.
La position de la Chine sur l'Ukraine n'a pas changé. Pour résoudre le problème, il est nécessaire de revenir aux efforts initiaux de mise en œuvre du nouvel Accord de Minsk. Cet accord, approuvé par le Conseil de sécurité dans sa Résolution 2202, est un document politique fondamental, contraignant et reconnu par toutes les parties, qui doit être mis en œuvre efficacement. La Chine soutient tous les efforts conformes aux orientations et à l'esprit de cet accord. Elle espère que toutes les parties concernées feront preuve d'une véritable volonté d'appliquer l'accord, résoudront les différends relatifs à la mise en œuvre de l'accord par le biais de consultations, et s'efforceront de promouvoir sérieusement sa mise en œuvre, a-t-il indiqué.
L'expansion de l'OTAN est un problème difficile à contourner dans la gestion des tensions actuelles. L'OTAN est le produit de la guerre froide, et son expansion est l'incarnation de la politique des blocs, a affirmé M. Zhang.
"Nous pensons que la sécurité d'un pays ne doit pas être réalisée au détriment de la sécurité des autres. La sécurité régionale doit encore moins reposer sur le renforcement ou même l'expansion des blocs militaires. Aujourd'hui, au 21e siècle, toutes les parties doivent complètement abandonner la mentalité héritée de la guerre froide, et mettre au point un mécanisme de sécurité européen équilibré, efficace et durable par le biais de négociations. Les préoccupations sécuritaires légitimes de la Russie doivent également être prises au sérieux et traitées", a-t-il ajouté.