Dernière mise à jour à 13h46 le 09/08
Des experts africains ont accusé la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, d'avoir gravement violé la souveraineté nationale de la Chine en se rendant mardi dernier dans la région chinoise de Taiwan.
Cette visite, effectuée malgré l'opposition de Beijing, doit être considérée comme une provocation flagrante contre la Chine, a estimé Nkolo Foé, membre du Comité consultatif de l'Institut Chine-Afrique.
"Nancy Pelosi a violé l'intégrité territoriale de la Chine, car l'ONU a reconnu les droits légitimes de la Chine sur Taiwan avec la résolution 2758", a-t-il dit, notant que les Etats-Unis violaient systématiquement les droits des peuples à travers le monde.
Pour le politologue Mathias Eric Owona Nguini, vice-président de l'université de Yaoundé I, la visite de Mme Pelosi a violé l'accord entre la Chine et les Etats-Unis et refroidi encore davantage les relations entre les deux pays. "Sur les éléments culturels et historiques du débat, il n'y a aucune discussion possible (...) : Taiwan, comme Hong Kong et Macao, fait partie de la Chine", a-t-il confié à Xinhua.
La visite de Mme Pelosi constitue "une violation totale de la souveraineté de la Chine et viole le droit ainsi que l'ordre internationaux, et doit être condamnée par la communauté internationale", a estimé Gerald Mbanda, chercheur en coopération sino-africaine, dans une tribune publiée mercredi dernier sur le site d'information Africa-China Review basé au Rwanda, notant que "la question de Taiwan est une affaire historique intérieure que la Chine est en train de régler" avec un objectif final de réunification complète.
"Ce n'est ni plus ni moins qu'une provocation inutile de la part de Nancy Pelosi, d'autant plus que la géopolitique internationale est déjà suffisamment enrhumée par la crise de la COVID-19, suivie de celle de l'Ukraine, pour qu'elle en rajoute", a déclaré Elisée Héribert-Label Adjovi, spécialiste béninois des questions internationales et rédacteur en chef du magazine Le Label diplomatique.
L'ancien ambassadeur du Bénin en Turquie Moïse Kérékou juge que cette visite, en la période critique que le monde est en train de traverser, n'a pas de sens. "Dans son discours, (Nancy Pelosi) dit qu'elle est venue pour la paix dans la région. Je pense que la meilleure manière de sauvegarder la paix dans la région, c'était qu'elle évite de faire ce déplacement", a-t-il remarqué.
Cette visite est "inappropriée et frise la violation des conventions internationales", a indiqué l'ancien ambassadeur du Togo en Chine, Yao Bloua Agbo, soulignant que "l'ingérence continue de l'Occident dans les affaires intérieures d'autres Etats est inadmissible".