Dernière mise à jour à 09h03 le 17/03
Dai Bing, chargé d'affaires de la mission permanente de la Chine auprès des Nations Unies, a qualifié les Etats-Unis d'irresponsables et d'ignorants pour leur traitement du projet de résolution du Conseil de sécurité sur le Soudan du Sud.
Le projet de résolution, adopté mercredi par le Conseil de sécurité des Nations Unies, a renouvelé le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) pour un an, jusqu'au 15 mars 2024.
M. Dai a déclaré que les Etats-Unis plaçaient leurs positions nationales au-dessus des opinions des pays concernés ou de l'opinion collective du Conseil et qu'ils avaient même interrompu les consultations et forcé un projet à passer au vote alors que des divergences subsistaient.
Le diplomate chinois a critiqué l'avant-projet, qui permet à la mission de "prendre toutes les mesures nécessaires" pour "engager tout acteur, y compris le gouvernement du Soudan du Sud et ses mandataires, dont il est établi de manière crédible qu'il prépare des attaques ou se livre à des attaques contre des civils", et qui prévoit également que la MINUSS n'a pas besoin d'autorisation préalable ou de permission du gouvernement sud-soudanais pour entreprendre les tâches qui lui ont été confiées.
Ce n'est pas un privilège mais une responsabilité de servir de porte-plume, ou de négociateur principal, a estimé M. Dai, ajoutant que la Chine avait dû s'abstenir de voter.
A la suite des demandes pressantes de nombreux membres du Conseil de sécurité, y compris des pays fournisseurs de troupes à la MINUSS, des modifications ont été apportées aux éléments litigieux.
Il n'en reste pas moins que l'accent est mis de manière excessive sur le recours à la force en tant que moyen privilégié de protection des civils.
"Un tel mandat risque fort de créer de nouvelles difficultés dans le travail de la MINUSS et de mettre en danger plus de 19.000 soldats de la paix", a indiqué M. Dai.
Une mission de maintien de la paix n'est pas conçue pour remplacer le rôle du gouvernement du pays hôte, mais plutôt pour l'aider à renforcer ses capacités et l'aider à s'acquitter de sa responsabilité de protéger les civils, a-t-il poursuivi.
Le consentement des parties, l'impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas d'autodéfense ou de défense des mandats, sont les principes de base du maintien de la paix qui ne doivent pas être outrepassés, a ajouté le diplomate chinois.
Dai Bing a fait savoir que la proposition de la Chine d'aider le Soudan du Sud à lutter contre le changement climatique avait également été rejetée dans le projet.
Il a souligné que des questions telles que les élections, les finances et la gestion des ressources relevaient des affaires intérieures d'un pays.
"Nous exhortons le membre concerné à faire preuve d'impartialité et d'inclusivité, comme on l'attend d'une partie prenante, et à déployer des efforts sincères pour parvenir à un consensus", a conclu M. Dai.