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La Chine insiste sur sa "première ligne rouge" dans le cadre des nouveaux efforts de stabilisation de ses relations avec les Etats-Unis

Xinhua | 19.09.2023 08h20

Dans le cadre des efforts actuels visant à maintenir la communication bilatérale et à stabiliser les relations Chine-Etats-Unis, deux hauts responsables chinois et américain se sont entretenus à plusieurs reprises samedi et dimanche à Malte.

Wang Yi, ministre chinois des Affaires étrangères et directeur du Bureau de la Commission des affaires étrangères du Comité central du Parti communiste chinois (PCC), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan. Les deux hommes ont convenu de maintenir des échanges à haut niveau et d'organiser des consultations sur les questions liées à la région Asie-Pacifique, les affaires maritimes et la politique étrangère.

C'était la deuxième fois que M. Wang rencontrait M. Sullivan en quatre mois. Leur dernière rencontre avait eu lieu à Vienne en mai.

Les deux parties ont eu un dialogue stratégique franc, substantiel et constructif sur la question de la stabilisation et de l'amélioration des relations sino-américaines.

"La Chine espère que les relations entre la Chine et les Etats-Unis reviendront sur le droit chemin. C'est d'une importance fondamentale", a affirmé Su Xiaohui, directeur adjoint et chercheur associé au département d'études américaines de l'Institut des études internationales de Chine.

"Du point de vue de la Chine, nous espérons que les relations sino-américaines resteront stables. La Chine a toujours souligné que la Chine et les Etats-Unis devaient se rencontrer à mi-chemin pour remettre les relations bilatérales sur la bonne voie", a-t-il affirmé.

La communication est d'autant plus nécessaire que les relations entre la Chine et les Etats-Unis sont devenues de plus en plus précaires. Au cours des derniers mois, les deux parties ont en conséquence procédé à une série de discussions à haut niveau.

Depuis le voyage à Beijing du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken en juin, plusieurs hauts responsables américains se sont rendus en Chine, dont notamment la secrétaire au Trésor Janet Yellen, l'envoyé spécial du président pour le climat John Kerry et la secrétaire au Commerce Gina Raimondo.

Ces responsables américains ont tous souligné la nécessité et la volonté de leur pays de stabiliser les relations sino-américaines. Dans les domaines touchant aux intérêts fondamentaux de la Chine, comme la question de Taiwan, les Etats-Unis continuent cependant à se montrer provocateurs.

Lors de ses discussions avec M. Sullivan, M. Wang, qui est également membre du Bureau politique du Comité central du PCC, a souligné que la question de Taiwan était la "première ligne rouge" à ne pas franchir dans les relations sino-américaines, et que les Etats-Unis devaient respecter les trois Communiqués conjoints sino-américains et honorer leur engagement à ne pas soutenir une "indépendance de Taiwan".

De fait, le président américain Joe Biden a plusieurs fois réaffirmé son adhésion aux "cinq non" des Etats-Unis dans leurs relations avec la Chine : ne pas se lancer dans une nouvelle guerre froide, ne pas chercher à changer le système chinois, ne pas diriger la revitalisation de ses alliances contre la Chine, ne pas soutenir "l'indépendance de Taiwan", et ne pas entrer en conflit avec la Chine.

Ces promesses n'ont cependant pas empêché Washington d'augmenter ses ventes d'armes à Taiwan, entre autres agissements.

Vendredi, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Mao Ning a en conséquence annoncé des sanctions contre deux entreprises américaines pour leur implication dans des ventes d'armes à Taiwan.

Une hostilité constante envers la Chine ne sert pas les intérêts américains, a déclaré Anthony Scaramucci, fondateur de la société d'investissement SkyBridge Capital, dans un récent épisode du podcast "Bloomberg Talks". "Je pense donc que nous devons nous calmer un peu", a-t-il affirmé.

Au nom de la défense de leur sécurité nationale, les Etats-Unis ont ces dernières années adopté ce qu'ils appellent une stratégie de "petite cour et haute clôture". Bien qu'elle ait affirmé ne pas avoir l'intention de se découpler de la Chine, la Maison Blanche continue à s'attaquer à la Chine dans le domaine des hautes technologies.

Lors de ses entretiens avec M. Sullivan, M. Wang a déclaré que le développement de la Chine s'appuyait sur une puissante force motrice interne, suivait une logique historique inévitable, et ne pouvait être arrêté. Le peuple chinois ne peut pas être privé de son droit légitime au développement, a-t-il ajouté.

Les sanctions américaines qui bloquent l'accès de la Chine aux puces de processeurs et à d'autres technologies américaines ralentiront dans une certaine mesure l'accès de la Chine à des capacités haut de gamme, "mais cela ne permettra pas de contenir la Chine pour toujours", a déclaré le mois dernier le vice-Premier ministre singapourien Lawrence Wong.

"La Chine sera toujours là. L'Amérique doit apprendre à vivre avec la Chine et à coexister avec la Chine. J'espère que les deux pays seront capables de trouver des moyens de gérer leurs différends et de vivre ensemble", a-t-il affirmé.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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