Dernière mise à jour à 08h26 le 19/09
En tant que médecin spécialisé dans la nutrition, Bian Huawei ne s'attendait pas à ce qu'un séjour occasionnel dans une école du comté autonome Naxi de Yulong, dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine), il y a 14 ans, le mène à une œuvre caritative de 4 millions de yuans (548 600 dollars).
En 2009, envoyé en mission par la Fondation chinoise pour la lutte contre la pauvreté, il a visité l'école primaire de Yunan à l'heure du déjeuner pour évaluer si les enfants recevaient une nutrition adéquate.
« Je suis allé voir les élèves, j'étais devenu père peu de temps auparavant », a raconté Bian Huawei, directeur du Département de nutrition clinique de l'hôpital No 3 affilié à l'Université Sun Yat-sen Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine).
Il retourna à l'école à l'heure du dîner et revint le lendemain. Outre le riz, les pommes de terre dominaient le régime alimentaire des élèves. Bian Huawei apprit que les élèves ne mangeaient que de petites quantités de légumes et de viande, qui n'étaient disponibles que les mardis et les jeudis.
Le comté est situé dans une zone montagneuse à plus de 3 000 mètres d'altitude, avec des ressources en eau et de revenus limitées.
Lors de sa visite, Bian Huawei a dépensé environ 1 000 yuans pour acheter un cochon entier qu'il a donné aux élèves et au personnel de l'école.
En 2010, il est revenu à l'école et a financé l'achat de viande fraîche pendant toute l'année scolaire.
L'année suivante, il a signé un accord avec le Bureau de l'éducation du comté pour superviser les achats de viande avec ses fonds. Ces conditions comprennent la fourniture d'au moins 150 grammes de viande fraîche par élève pour le déjeuner les lundis, mercredis et vendredis. À l'automne de la même année, le Gouvernement a lancé à l'échelle nationale un programme de renforcement nutritionnel pour les élèves des zones rurales pendant la période de scolarité obligatoire.
Bian Huawei a étendu son soutien à d'autres écoles primaires dans le comté et a offert des petits déjeuners, des déjeuners et des dîners gratuits aux élèves, complétant les fonds du Gouvernement avec ses propres dons.
Il fournit également des conseils professionnels sur la façon d'utiliser les ressources disponibles pour améliorer l'alimentation des élèves. Par exemple, dans le ruisseau qui se trouve en bas de la montagne, il y a beaucoup de crevettes et de poissons. Il a ainsi suggéré aux enseignants d'utiliser ces ressources pour fournir régulièrement des protéines aux élèves.
En 2011, Bian Huawei a également financé la mise en place de serres dans les écoles pour fournir une plus grande variété de légumes aux élèves et aux enseignants. Les installations de stockage d'eau utilisées par les serres sont financées par d'autres organismes de bienfaisance.
Les dons de Bian Huawei ont aussi servi à acheter des réfrigérateurs pour les écoles, à moderniser les cuisines scolaires, à soutenir quatre écoles primaires et à acheter des vêtements pour les élèves.
Selon Zhao Shufang, ancienne directrice de l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant du comté, qui assure la liaison avec le projet de bienfaisance de bien, les dépenses totales ont dépassé les 4 millions de yuans jusqu'à présent.
Bian Huawei a également été rejoint par 20 amis, dont 6 ont travaillé dans le domaine de la charité depuis le début. La plupart d'entre eux ont visité les écoles qu'ils ont aidées. Depuis le début du projet, Bian Huawei a visité les écoles au moins deux fois par an, sauf pendant la pandémie de COVID-19. Ces dons ont permis d'améliorer considérablement la santé des étudiants, a souligné Mme Zhao.
Un an après le lancement du projet, le taux de retard de croissance chez les élèves de l'école primaire de Yunan a diminué de moitié, à 14,4%. Après deux ou trois ans, aucune malnutrition n'a été constatée chez les élèves. Selon Bian Huawei, les parents sont reconnaissants que leurs enfants mangent mieux à l'école qu'à la maison.
Parallèlement, au fil des ans, la plupart des bâtiments et des installations scolaires ont été reconstruits ou rénovés avec des fonds publics. Toutefois, malgré les progrès réalisés, Bian Huawei estime que la santé des enfants mérite toujours l'attention.
« Il est très important que les enfants grandissent avant la puberté. S'ils ne sont pas en bonne santé à ce stade, il y aura des problèmes à l'avenir », a-t-il averti.
Bian Huawei prend des photos de chaque élève à chaque visite et les leur donne à nouveau lors de sa visite suivante. « Chaque fois que j'y vais, les enfants ne connaissent pas mon nom. Ils savent juste qu'il y a un oncle qui les aide. Ils prennent des photos avec moi et s'amusent avec moi. Je suis fier », a-t-il dit.
«Il y a une petite fille qui est timide. Depuis 2010, je l'ai photographiée chaque année jusqu'à ce qu'elle termine ses études primaires. Chaque fois que j'allais là-bas, elle disait à son professeur qu'elle voulait prendre une photo avec moi. C'est gratifiant pour moi ».
Les actes de charité de Bian Huawei sont restés inconnus jusqu'au début de cette année. Il n'a reçu le titre de « Bonne personne du Guangdong » par le gouvernement provincial que cette année.
