"La culture pour nous, ce n'est pas un produit commercial, s'il y a peut-être quelque chose qui nous différencie des Américains, c'est cela, on ne veut pas que la culture soit traitée dans les enceintes de l'OMC", a déclaré Anthony Chaumuzeau, conseiller de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France en Chine, lors d'une interview accordée à l'agence de presse Xinhua (Chine Nouvelle).
A l'instar de la France, la Chine ne souhaite pas que le monde soit dominé par une seule culture, a-t-il ajouté.
Le 26 avril, le président français François Hollande a visité la Cité interdite à Beijing durant son premier séjour en Chine afin de découvrir la culture chinoise. M. Nicolas Sarkozy avait choisi de visiter en 2007 le Mausolée du premier empereur de la dynastie des Qin à Xi'an, capitale de la province du Shaanxi et le quartier d'art 798 à Beijing pour apprécier la culture chinoise ancienne et contemporaine. Quant à Jacques Chirac, il est un fervent admirateur de la culture chinoise et durant son mandat il a considérablement promu les échanges culturels entre la Chine et la France.
La culture est devenue une carte de visite tant pour les dirigeants que pour les peuples des deux pays. Ils se soutiennent dans la promotion de la diversité culturelle tout en admirant et partageant l'important héritage culturel de chacun.
"La culture américaine en Chine comme partout est évidemment très présente", a noté M. Chaumuzeau, en soulignant qu'il faut s'attacher à faire en sorte que la grande richesse culturelle puisse s'exprimer surtout dans un monde qui est de plus en plus globalisé.
La dominance de la culture américaine est étroitement liée à sa forte économie, a indiqué Wen Dayan, directeur adjoint du service de l'Europe occidental du bureau des relations culturelles extérieures du ministère chinois de la Culture.
"La culture américaine se diversifie elle-même en s'inspirant des différentes cultures dans le monde, par exemple, la légende chinoise de Hua Mulan a été mise en scène par
les Etats-Unis", a-t-il ajouté.
Quel genre de culture serait accepté et apprécié plus facilement ? C'est une question que la Chine et la France se posent encore. Cependant, pour le directeur adjoint, "l'esprit d'initiative" des échanges culturels sino-français est impressionnant.
Proposée par les dirigeants des deux pays, l'Année culturelle Chine-France s'est déroulée de 2003 à 2005. C'est le plus grand événement en matière d'échanges culturels de la Chine avec l'étranger depuis la fondation du pays, et est également considéré comme une innovation dans l'histoire des échanges culturels entre la Chine et l'Europe. L'Année culturelle Chine-France a non seulement considérablement promu les échanges culturels sino-français, mais a aussi donné l'exemple pour d'autres pays européens.
Selon M. Wen, peu après cet important événement culturel, la société chinoise a commencé à percevoir la nature diplomatique de la culture.
En 2012, 8 expositions et 87 projets français (au total 745 personnes) présentés en Chine ont été approuvés par le ministère chinois de la Culture, ce qui n'est qu'une goutte d'eau dans un verre par rapport à l'ensemble des échanges culturels entre les deux pays, a-t-il jugé.