La chanteuse et actrice Li Xianglan, populaire dans les années 1940 et 1950, est décédée le 7 septembre 2014 à l'âge de 94 ans. (Photo :China Daily)
Yoshiko Otaka, décédée le 7 septembre à l' âge de 94 ans, était l'une des plus grandes stars chinoises - une chanteuse populaire et actrice de cinéma – à l'époque où la Chine était envahie par les forces japonaises.
Autour d'elle un grand secret : Elle était japonaise se faisant passer pour une Chinoise jusqu'à ce que sa véritable identité ait été dévoilée à la fin de la guerre, une situation qui lui a sauvé la vie, mais qui a failli mettre en péril sa carrière. Cependant, elle a rebondi avec plus de vigueur et une plus grande conscience des relations sino-japonaises.
Yoshiko Yamaguchi est née en Mandchourie de parents japonais colons dans le nord de la Chine. À un âge précoce, elle s'est fait appeler Li Xianglan (parfois orthographié comme Li Hsiang-lan, ou Ri Kouran en japonais), nom donné par un parrain chinois devenu un ami de la famille. Elle a également pris des cours de chant auprès d'un expatrié russe. Un jour, quand une émission de radio locale recherchait une jeune Chinoise pouvant lire la musique et parler japonais, elle fut l'une des seules à correspondre à la description...
Dès lors, elle est apparue en public en tant que Li Xianglan, surtout après avoir déménagé dans d'autres provinces chinoises, avant que celles-ci ne soient occupées par le Japon, une époque où les sentiments anti-japonais étaient très forts.
Sa carrière cinématographique a démarré à la Mandchouria Film Production, dans des films de propagande visant à favoriser la politique nationale du Japon. Elle est vite devenue une vedette et a été nommée ambassadrice de l'amitié Japon-Mandchourie. Le film de 1940 China Nights ou Shanghai Nights, a été très controversé : Li incarnait une jeune Chinoise maltraitée par un Japonais, mais néanmoins tombée amoureuse de son bourreau. Elle a été critiquée par le public chinois de vouloir avilir les Chinoises.
Lors d'une tournée au Japon, l'actrice a ressenti du racisme de la part de ses proches. Accusée d'avoir été trop Chinoise et vouloir prendre des grands airs. Plus tard dans ses mémoires, elle rappelait la tristesse de voir ses compatriotes insulter le pays de sa naissance.
Li Xianglan a interprété de nombreux rôles dans les films les plus populaires pendant l'occupation japonaise de la Mandchourie et de Taiwan. Ayant été l'une des plus grandes stars de Shanghai.
Après la guerre, la star a été arrêtée par le gouvernement chinois pour trahison et collaboration avec les Japonais. Après que son professeur de chant russe ait produit un certificat de naissance prouvant qu'elle avait toujours été une citoyenne japonaise, elle a été blanchie de toutes les accusations et sans doute de la peine de mort.
En 1946, Li a été rapatrié au Japon et a repris son véritable nom. Elle y a travaillé avec des réalisateurs comme Akira Kurosawa. Certains de ses rôles ressemblaient à sa vie réelle prise à défaut entre deux pays en conflit.
Elle a utilisé le nom de scène Shirley Yamaguchi quand elle est apparue brièvement à Hollywood (avec Japanese War Bride et House of Bamboo) et à Broadway (avec Shangri-La ) dans les années 1950. Elle a gagné le surnom de la «Judy Garland niponne». A cette période, elle a également joué à Hong Kong dans des films en langue chinoise et a toujours été présentée comme Li Xianglan.
En 1958, elle a pris sa retraite cinématographie, puis a été notamment par la suite présentatrice de télévision. Elle a épousé le diplomate japonais Hiroshi Otaka et a obtenu en 1974 un siège à la Chambre haute du Parlement japonais, où elle a servi pendant 18 ans.
L'actrice n'ignorait pas que les Chinois avaient des sentiments mitigés à son sujet. Elle s'était excusée publiquement plusieurs fois pour son implication précoce dans des films de propagande japonais, attribuant ces faits à «la jeunesse et à l'inexpérience». Li a souvent exprimé son plus profond désir de voir sa «patrie paternelle et sa «patrie maternelle» se réconcilier et marcher main dans la main. En 2005, elle a écrit un long article conseillant au Premier ministre japonais de ne pas visiter le sanctuaire de Yasukuni, car cela pourrait profondément blesser le cœur des Chinois.
L'histoire de la vie dramatique de Yoshiko Otaka a été réadaptée dans plusieurs films et séries télévisées. En Chine, sa renommée vit dans les chansons qu'elle a rendues célèbres, en particulier The Evening Primrose. La superstar Jacky Chan l'ayant également nommé dans un de ses titres.
L'actrice et chanteuse japonaise Yoshiko Yamaguchi, également connue sous le nom chinois de Li Xianglan, est décédée à Tokyo le 7 septembre à l'âge de 94. (Photo d'archive)