Guangxi : les peintures rupestres de Huashan et leurs « petits hommes qui dansent »

Situé sur la rive nord de la rivière Mingjiang, à environ 25 kilomètres au sud-ouest du comté de Ningming, dans la ville de Chongzuo, dans la région autonome Zhuang du Guangxi (sud de la Chine), il y a une montagne de fleurs avec une paroi rocheuse clairement concave qui surplombe une section de la rivière. Sur les falaises, il y a des portraits de personnes, d'animaux et d'artefacts peints avec un matériau rouge ocre. Pourtant, malgré des siècles d'érosion du vent et de la pluie, ils sont encore brillants et clairs : c'est le site du patrimoine culturel mondial des peintures rupestres de Huashan. Les personnages de ces peintures sont dessinés à l'aide d'une méthode de style silhouette peinte à plat, avec des coups de pinceau simples et rugueux qui les font ressembler à des « petits hommes qui dansent » à distance.

« La largeur de toutes les peintures rupestres de Huashan est de 221 mètres, avec une distance d'environ 45 mètres du plus bas au plus haut « tableau » de roche. L'ensemble de ces peintures couvre une superficie de plus de 8 000 mètres carrés, et un total de 1 950 images ont été dessinées, notamment des personnes, des animaux, des couteaux de type fauchon, des cloches-bouton en forme de corne de bélier et des tambours de bronze », a expliqué Zhu Qiuping, directeur de l'Institut de gestion des reliques culturelles du comté de Ningming, qui connaît particulièrement les peintures rupestres de Huashan. Depuis plus de 30 ans, il a consacré la majeure partie de son énergie à la découverte, la recherche et la protection des peintures rupestres de Huashan, et est connu comme « l'encyclopédie et le gardien des peintures rupestres de Huashan » dans le secteur.

« Il y a quatre hypothèses sur la façon dont les peintures rocheuses ont été peintes. La première est qu'il y a souvent des inondations dans le sud, et que les peintures ont été faites après la montée des eaux. Un autre est que les artistes se sont suspendus aux lianes pendant du sommet de la montagne pour peindre. La troisième est qu'ils auraient grimpé vers le haut de la falaise pour peindre. La quatrième enfin est qu'ils auraient construit une sorte d'échafaudage », a expliqué Zhu Qiuping aux journalistes, notant toutefois que pour la première hypothèse, dans la zone où se trouve Huashan, même le déluge maximum n'a jamais atteint la position de la peinture la plus basse, la plus haute se trouvant à près de cent mètres de haut, et il est donc peu probable que la méthode de flottage pendant les inondations ait pu être utilisée ; pour la seconde, en raison de la nature concave de la falaise de Huashan, les lianes suspendues du haut de la montagne ne peuvent atteindre qu'une distance de plus de 10 mètres, voire à 20 à 30 mètres de l'emplacement de la peinture rocheuse. Dans cette situation, il aurait été difficile d'atteindre en se balançant la paroi de la falaise et de revenir pour peindre ; quant à la troisième, l'escalade, il n'y a pas assez de crevasses dans toute la paroi rocheuse ; en revanche, pour la quatrième et dernière hypothèse, celle de l'échafaudage, Zhu Qiuping estime que la possibilité est relativement élevée. « Le personnage le plus élevé, à 3,58 mètres, aurait été difficile à achever sans une plate-forme de travail relativement stable. Cette plate-forme est un échafaudage ». Cependant, l'utilisation de bambou pour construire un échafaudage qui mesure des centaines de mètres de haut, même aujourd'hui, nécessite des compétences extrêmement qualifiées et des cordes ou des fixations extrêmement solides. Il y a plus de 2 000 ans, c'était définitivement un projet aussi difficile qu'énorme.

Il étonne encore plus les gens, c'est la couleur de ces peintures rupestres, qui, après des milliers d'années d'exposition au soleil et à la pluie, sont toujours si magnifiques. Les scientifiques ont analysé les pigments de ces peintures dans les années 1980 et ont obtenu des résultats : il s'agit d'un pigment minéral naturel appelé hématite, qui est composé d'oxyde de fer.

Sur la base des formes d'instruments tels que les cloches en corne de bélier, les couteaux de type fauchon et les tambours en bronze qui figurent sur les peintures rupestres, et par rapport aux reliques culturelles exhumées, ainsi qu'en s'appuyant sur les technologies modernes, les experts ont pour l'essentiel déterminé que les peintures rupestres ont été créées dans une fourchette de temps allant de la période des Royaumes Combattants à la dynastie des Han de l'Est, les plus anciennes remontant à plus de 2 000 ans. Ces peintures n'ont pas été créées du jour au lendemain et le processus de création a duré environ 700 ans. À l'heure actuelle, les experts ont tendance à croire que le peuple Luo Yue a dessiné ces peintures rupestres pour adorer les dieux. De nombreux contenus des peintures rupestres de Huashan confirment d'ailleurs ce jugement.

Les efforts pour sauver ce véritable temple de l'art n'ont jamais cessé. L'Administration nationale du patrimoine culturel a successivement investi plus de 100 millions de yuans dans des fonds spéciaux, et le Guangxi a alloué des fonds spéciaux pour la protection des reliques culturelles, la construction de musées, la planification du tourisme et d'autres travaux sur les peintures rupestres de Zuojiang, en particulier les peintures rupestres de Huashan. Ces dernières années, les départements nationaux concernés et le Guangxi ont organisé plusieurs experts pour se concentrer sur les peintures rupestres de Huashan, mener une série d'enquêtes sur les éventuelles maladies qui les affectent, des expériences scientifiques et protéger les masses rocheuses.