Le port pakistanais Gwadar |
Lundi, un accord vient a été signé à Islamabad pour confier la gestion du port stratégique de Gwadar à une société chinoise, selon les médias pakistanais.
D'après les observateurs,ce changement va stimuler le développement régional et ne devrait pas concerner les pays tiers.
Selon l'accord, la China Overseas Port Holdings Ltd assumera pleinement la responsabilité du port de Singapour PSA International. Le site restera la propriété du Pakistan et les bénéfices seront partagées avec la société chinoise,ont rapporté The News International.
L'ambassadeur de Chine au Pakistan, Liu Jian, a rejeté lundi les spéculations affirmant que la nation chinoise allait utiliser le port à des fins militaires.
Pour les experts, l'initiative vise à développer la région portuaire, qui a longtemps été poursuivie par des menaces de sécurité, et de renforcer la stabilité au Pakistan, cette action étant conforme aux intérêts de la Chine.
La Chine a fourni environ 75% du financement initial de l'ordre de 250 millions de dollars pour la construction du port, proche de la frontière entre le Pakistan, l'Iran et le détroit d'Ormuz, dans la province pakistanaise du sud-ouest du Baloutchistan. Le gouvernement pakistanais a approuvé le 30 janvier le transfert de gestion du port, parce que la société singapourienne n'a pas développé le port en eau profonde sur la mer d'Arabie tel que désiré au départ.
Le Pakistan espère que l'investissement de la société chinoise dans le port aidera le pays à soutenir son économie, avait déclaré le mois dernier, le ministre de l'Information, Qamar Zaman Kaira.
Mais l'Inde craint que ce lieu soit utilisé par la marine chinoise pour asseoir son pouvoir géostratégique dans la région, a révélé vendredi The Express Tribune. «En quelques mots, c'est un sujet de préoccupation pour nous» a indiqué au début du mois, le ministre indien de la Défense A K Antony. «Ma réponse est très simple et directe».
Fazul-ul-Rehman, ancien directeur du Centre d'études de la Chine à l'Institut des études stratégiques d'Islamabad, a rejeté les préoccupations des Indiens, mais a expliqué que la Chine est devenue plus prudente sur les grands projets d'investissement au Pakistan en raison de problèmes de sécurité, a rapporté l'AFP.
Le Pakistan s'attend à ce que le port devienne une plaque tournante pour les activités commerciales et économiques dans cette zone peu peuplée mais riche en ressources et assure la création d'emplois.
A court terme, la Chine aura du mal à se faire une idée sur les bénéfices du port, en raison de problèmes chroniques telles que l'insuffisance des infrastructures et la réquisition des terres, a indiqué Hu Shisheng, un spécialiste des études sud-asiatiques à l'Institut chinois des relations internationales contemporaines.