Nicole Bricq, la ministre française du Commerce extérieur (Photo documentaire) |
Sur l'invitation du président chinois Xi Jinping, le président français François Hollande effectuera une visite d'État en Chine les 25 et 26 avril. Nicole Bricq, la ministre française du Commerce extérieur, accompagnera le chef d'État dans son voyage en tant que membre de la suite présidentielle.
Interviewée avant son départ pour la Chine, la ministre Nicole Bricq affirme que le déficit commercial de la France envers la Chine, qui a atteint 26 milliards d'euros en 2012 malgré une baisse d'un milliard d'euros en 2011, reste toujours très important. À cet égard, la partie française espère étendre la coopération avec la Chine à de nouveaux domaines, tout en conservant les secteurs traditionnels tels que les industries nucléaire et aérospatiale : « Nous avons évoqué, dans nos entretiens et négociations avec des officiels chinois, la possibilité de retrouver l'équilibre des échanges commerciaux entre nos deux pays. Nous avons également suggéré plusieurs nouveaux secteurs de coopération ».
Ces nouveaux secteurs de coopération comprennent l'agro-alimentaire, les services médicaux et sanitaires ainsi que le développement urbain durable. Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a ainsi annoncé que, lors de la visite du président Hollande, une série d'accords de coopération seraient signés entre les deux pays - tout en maintenant ceux des industries aérospatiale et nucléaire - dans les domaines de l'agro-alimentaire, de l'agriculture et de la santé.
Mme Bricq souligne également que la Chine représente 20 % de la demande mondiale en céréales, alors qu'elle ne dispose que de 9 % des terres cultivables dans le monde. « La Chine constitue un marché immense dans le secteur agro-alimentaire, la coopération franco-chinoise a devant elle de larges perspectives, particulièrement en ce qui concerne les produits alimentaires haut de gamme ».
À propos du développement urbain durable, la ministre estime que le taux d'urbanisation atteindra 70 % en Chine en 2030, le pays comptant une cinquantaine de très grandes villes ayant chacune une population de plus de 2 millions d'habitants. Face à une telle tendance, construire des villes de qualité s'avère particulièrement important.
« Les réalisations françaises sont remarquables, a ajouté la ministre, qu'il s'agisse d'urbanisme ou de transports en commun. Nous pouvons coopérer avec la Chine dans ces domaines. » Par ailleurs, la France estime qu'une coopération est envisageable avec la Chine afin d'augmenter l'efficacité du pays en matière d'utilisation des énergies, du traitement des déchets, mais aussi de réduction de la pollution.
Dans les domaines de la médecine et de la santé, certains dirigeants français recommandent une coopération avec les fabricants français, qui disposent notamment de technologies de pointe au niveau mondial dans l'élaboration des vaccins contre la fièvre aphteuse et la grippe aviaire. Ils proposent également une coopération renforcée en matière de gestion des hôpitaux publics, de gestion informatisée des dossiers, mais aussi de communication entre les médecins.
Pour la France, le « nouvel équilibre », en plus de l'équilibre des échanges commerciaux, comprend également celui des investissements croisés. À ce propos, Nicole Bricq indique que la France espère profiter de l'occasion offerte par la visite en Chine du président Hollande pour promouvoir un nouvel équilibre dans les investissements sino-français. Les investissements français en Chine s'élèvent en effet actuellement à 13 milliards d'euros, tandis que les investissements chinois en France ne représentent que 3 milliards d'euros.
Mme Bricq a présenté à ce sujet les nombreux avantages de la France en termes d'investissements, évoquant les mesures de réduction des impôts dans le secteur de la recherche et les mesures facilitant l'octroi de visas aux investisseurs chinois en France. Lors de la visite du président Hollande en Chine, on s'attend à ce que les pays s'entretiennent sur les sujets des investissements en France, des visas français et du tourisme chinois en France.
Mme Bricq a également révélé le projet d'investissement de la société chinoise Syrutra en Bretagne, où elle envisage de fabriquer des produits laitiers pour bébé, qui seront vendus sur le marché chinois. On parle d'un investissement de 112,5 millions de dollars du groupe chinois, afin d'implanter une usine en Bretagne capable de produire 90 000 tonnes de lait en poudre par an, qui permettra ainsi de pallier à l'insuffisance de lait haut de gamme et de lait infantile sur le marché chinois.