La Chine devrait dépasser les Etats-Unis pour devenir le plus grand importateur de pétrole au monde dans les années 2020, le fait que les économies émergentes, au contraire de celles développées, réclameront la majeure partie de l'approvisionnement énergétique de la planète.
La Chine sera le principal contributeur à l'augmentation de la consommation mondiale d'énergie d'ici 2020, puis par la suite remplacée par l'Inde comme force motrice de la plus grande demande d'énergie.
Voilà ce qu'indique le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) basée à Paris, publié mercredi à Beijing.
Les importations chinoises de pétrole brut pour 2013 sont estimées à 289 millions de tonnes métriques, soit une hausse de 7,3% en glissement annuel, selon l'Institut de Recherche en Economie et en Technologie, affilié à la China National Petroleum Corp (CNPC) à Beijing.
Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l'AIE, a déclaré que le secteur mondial de l' énergie continuait à se développer pour devenir une industrie plus efficace et à faible émission de carbone.
Cela se traduit par le progrès dans la technologie avec des prix élevés qui contribuent à ouvrir de nouvelles ressources, a-t-elle souligné.
Précisant toutefois, que cela ne signifiait pas que le monde était dans une ère d'abondance en pétrole.
Lors d'un forum international sur l'énergie à Beijing, où le rapport de l'AIE a été publié, Li Junfeng, directeur du Centre national pour la stratégie et la Coopération internationale face au changement climatique, a fait observer que les Etats-Unis, l'Europe, l'Amérique du Sud et l'Afrique pourront atteindre l'indépendance énergétique, mais que l'Asie aura de la difficulté à le faire, pour une période prolongée.
Le rapport de l'AIE signale l'importance de l'efficacité dans le secteur de l'énergie, expliquant que les deux tiers du potentiel économique de l'efficacité énergétique devrait rester inexploité d'ici 2035.
Han Wenke, directeur de l'Institut de recherche de l'énergie à la Commission nationale du développement et de la réforme , pense que la Chine souffre de la réduction de la surcapacité, qui est un processus «douloureux», mais que cela va augmenter son efficacité énergétique.
«Quand la Chine décide de faire quelque chose, elle tiendra parole et le fait rapidement», a-t-il indiqué.
Selon le rapport, la Chine évincera les Etats-Unis pour devenir le plus grand consommateur de pétrole de la planète en 2030. Pendant ce temps, la consommation de pétrole au Moyen-Orient dépassera celle de l'Union européenne.
D'ici 2035, la demande de pétrole dans le secteur du transport aura augmenté de 25%, pour passer à 59 millions de barils par jour, avec un tiers de la consommation résultant de la manutention du fret en Asie.
La Chine, ainsi que le Moyen-Orient et l'Amérique du Nord, atteindront une consommation totale de pétrole de 14 millions de barils par jour dans le secteur de la pétrochimie.
Les statistiques chinoises montrent que le pays dépend des importations pour environ 59% de ses besoins en pétrole brut.
Un rapport du cabinet d'études spécialisé Wood Mackenzie du mois d'août indique que la Chine dépassera les Etats-Unis pour devenir le plus grand importateur de pétrole brut en 2017. La Chine devrait dépenser plus de 500 milliards de dollars par an sur les importations de brut d'ici 2020.
D'après le document de l'AIE, les Etats-Unis pourraient atteindre l'indépendance énergétique d'ici 2035, ce qui va grandement aider sa compétitivité industrielle.
Pour Fatih Birol, économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie : «Les prix bas de l'énergie aux Etats-Unis signifie que le pays est bien placé pour en tirer un avantage économique, alors que les coûts plus élevés pour les industries consommatrices d'énergie en Europe et au Japon seront un lourd fardeau».
Le coût du gaz naturel américain représente un tiers du prix d'importation en l'Europe et un cinquième au Japon.
Les industrie chinoises paient presque le double pour l'électricité par rapport aux USA. «La disponibilité et l'accessibilité de l'énergie est un élément essentiel du bien-être économique et de la compétitivité», a noté le rapport.