Le ministre chinois de l'Agriculture Han Changfu a appelé vendredi à une "compréhension complète" de la réforme des terrains présentée en novembre, alors que diverses interprétations faites depuis son annonce avaient suscité des inquiétudes concernant des dérives potentielles.
Dans le cadre de la décision clé sur la réforme adoptée en novembre par le Comité central du Parti communiste chinois, plusieurs points portant sur la réforme rurale, dont l'autorisation de la vente de terrains de construction ruraux, avaient immédiatement suscité des interprétations de la part du public.
"Certaines de ces interprétations sont insuffisantes [...], car cette politique est sujette à plusieurs restrictions", a expliqué Han Changfu lors d'une conférence de presse.
Il a précisé que les terrains de construction éligibles pour ces transactions ne comprenaient pas ceux destinés aux logements, à l'agriculture et aux infrastructures et seraient aussi sujets à certaines restrictions en matière de planification et d'utilisation.
"L'objectif de cette politique est d'augmenter les revenus des paysans issus de leurs propriétés, mais ne vise ni à accroître l'offre de terrains destinés à la construction urbaine, ni à encourager les résidents urbains ou les capitaux commerciaux à se ruer vers les campagnes pour y acheter des terrains", a-t-il souligné.
En Chine, les terrains urbains appartiennent à l'Etat, et ceux des régions rurales sont généralement sous propriété collective. Depuis les années 1980, des réformes ont graduellement autorisé la transaction de terrains urbains sur le marché de l'immobilier, tandis que les ventes de terrains ruraux sont restées limitées.
D'après les règlements chinois sur les terrains, les paysans ont le droit d'utiliser leurs terres, mais ne peuvent pas directement les vendre ou les hypothéquer. Les terrains doivent d'abord être acquis par un gouvernement local avant d'être utilisés par le secteur de l'immobilier.