Le géant néo-zélandais des produits laitiers Fonterra a plaidé coupable devant un tribunal de Nouvelle-Zélande pour quatre chefs d'accusation liés à la sécurité alimentaire, en relation avec le rappel global de concentré protéique de lactosérum (WPC80) qui a eu lieu l'an dernier a la suite de craintes erronées de botulisme.
Un communiqué du Ministère des industries primaires (MIP) a déclaré jeudi qu'il avait déposé les charges mercredi devant un tribunal de district de Wellington contre Fonterra Ltd, à la suite de l'enquête du MIP menée l'année dernière au sujet de l'incident.
Les chefs d'accusations étaient :
- avoir fabriqué des produits laitiers non conformes à son programme de gestion des risques, que les fabricants de produits alimentaires de Nouvelle-Zélande sont légalement tenus de déclarer ;
- avoir exporté des produits laitiers ne satisfaisant pas aux normes relatives aux produits d'origine animale ;
- avoir omis d'aviser que les produits laitiers n'avaient pas été fabriqués conformément à son programme de gestion des risques ;
- avoir omis d'aviser le directeur général du MIP dès que possible que des produits laitiers exportés n'étaient pas adaptés à l'usage prévu.
Maury Leyland, Directeur général de Fonterra pour les gens, la culture et la stratégie a dit que Fonterra a reconnu sa responsabilité au sujet des allégations formulées dans les chefs d'accusation.
« Nous avons précédemment apporté des détails sur les questions relatives à la décision de refabriquer le WPC80 original, et nous avons été lents dans la remontée de l'information, ce qui se reflète dans les accusations portées par le MIP », a dit M. Leyland dans un communiqué.
« Nos clients et les consommateurs doivent savoir que les normes de qualité et de sécurité alimentaire de la Nouvelle-Zélande sont fermement respectées par les fabricants d'aliments et appliquées par les autorités néo-zélandaises ».
Les charges, qui peuvent donner lieu a des peines maximales de 500 000 Dollars NZ (427 168 Dollars US), ont été déposées quelques jours avant la visite du Premier ministre John Key en Chine la semaine prochaine pour rassurer les autorités et les consommateurs locaux de la sécurité des produits alimentaires de Nouvelle-Zélande et de l'efficacité des lois de ce pays relatives a la sécurité sanitaire des aliments.
Nikki Kaye, Ministre de la Sécurité alimentaire a dit qu'elle ne pouvait pas se prononcer sur les charges car elles étaient toujours devant les tribunaux.
« Il est important de noter que l'enquête relative a la conformité a été menée par le régulateur (MIP), et qu'elle a été indépendante des ministres », a déclaré Nikki Kaye dans un communiqué.
L'initiative de Fonterra Ltd, une filiale de la Fonterra Co-operative Group détenue par des agriculteurs, a été bien accueillie par la de l'association des Agriculteurs Fédérés de Nouvelle-Zélande.
« Ce n'est pas seulement une leçon pour Fonterra ; tous les producteurs de denrées alimentaires en Nouvelle-Zélande devraient en prendre note et tirer les leçons de cette expérience », a déclaré dans un communiqué Willy Leferink, Président pour les produits laitiers des Agriculteurs Fédérés.
Fonterra est également impliqué dans une affaire civile intentée par le géant alimentaire français Danone, qui demande une indemnité de 350 millions d'Euros (486,5 millions de Dollars US) à cause du mouvement de crainte.
En décembre de l'année dernière, les ministres se sont engagés à renforcer le régime de sécurité alimentaire bien que l'enquête ait publié un rapport déclarant n'avoir trouvé aucune défaillance dans le système de réglementation.
Toutefois, les critiques ont affirmé que la politique de réduction des coûts du gouvernement a été en partie responsable des craintes.