Le logo de la banque suisse UBS à Zurich |
Selon les spécialistes financiers, la décision prise par la Suisse et visant à transmettre les détails des comptes bancaires secrets existant dans ce pays à d'autres pays bénéficiera à la campagne de lutte contre la corruption qui se déroule actuellement en Chine.
La Suisse s'est en effet engagée mardi à fournir des détails sur les comptes bancaires étrangers, ce qui constitue une percée dans la répression de la fraude fiscale au niveau mondial.
Le Financial Times a rapporté que la Suisse s'est engagée à signer un nouveau standard mondial sur l'échange automatique d'informations. Ce changement est considéré comme une rupture décisive avec la protection suisse traditionnelle de la vie privée des clients des banques.
« Cette décision va certainement aider à la lutte contre la corruption en Chine, la Suisse étant le plus grand centre financier offshore du monde », a déclaré Shen Minggao, Directeur de recherche pour la Chine à la Citibank.
« Il sera désormais beaucoup plus facile pour les autorités chinoises de collecter des informations sur les comptes à l'étranger liés à des responsables corrompus ».
La promesse de la Suisse de changer sa politique avait été faite lors d'une réunion de l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) à Paris.
La déclaration a été signée par plus de 40 pays, y compris par d'autres pays membres de l'OCDE et les nations du G20.
Ce texte requiert la collecte et l'échange d'informations sur les comptes bancaires et les droits de propriété à titre bénéficiaire de sociétés et autres entités juridiques comme les trusts.
L'Association suisse des banquiers a déclaré que « Les banques Suisses sont prêtes à adopter l'échange automatique d'informations avec d'autres centres financiers, à condition que les informations échangées soient utilisées uniquement à des fins fiscales ».
Selon Ren Jianming, professeur de recherche en gouvernance propre à l'Université Beihang de Beijing, les banques étrangères sont les endroits les plus appréciés des responsables chinois corrompus pour y déposer leurs gains mal acquis, en raison de la protection de la vie privée du client.
Le changement de politique des autorités suisses contribuera aux efforts internationaux de coopération contre la corruption, a-t-il ajouté.
L'ancien Président philippin Ferdinand Marcos posséda des milliards de Dollars bien cachés sur des comptes bancaires suisses, et l'ancien dirigeant de Taiwan emprisonné Chen Shui-bian a également détenu des dépôts dans des banques suisses, a dit M. Ren.
M. Shen a déclaré, « Je crois que l'amélioration de la transparence est une tendance mondiale ».
De plus en plus de gouvernements collaborent dans la lutte contre la corruption et l'évasion fiscale, ce qui fait que le coût de la justice va commencer à baisser, même si cela peut encore prendre du temps pour que le nouvel accord puisse pleinement prendre effet, a-t-il ajouté.