Le président sud-africain Jacob Zuma a déclaré vendredi que son gouvernement va intensifier sa lutte contre la corruption dans les secteurs publics et privés.
"Une des interventions que nous allons introduire sera d' interdire aux fonctionnaires de faire des affaires avec le gouvernement", a déclaré Zuma lorsd'un rassemblement tenu à Sharpeville, près de Johannesburg, pour marquer la Journée des droits de l'homme, qui est consacré aux 69 personnes qui ont été tuées par la police pendant l'apartheid, le 21 mars 1960 à Sharpeville.
M. Zuma a été mis sous pression après que le procureur de la République Thuli Madonsela a publié mercredi un rapport qui révèle des irrégularités présumées dans les travaux de la modernisation sécuritaire de la maison privée de M. Zuma à Nkandla, dans la province du KwaZulu-Natal.
Selon le rapport, M. Zuma n'a pas réussi à protéger les ressources publiques dans cette affaire et que sa famille a injustement bénéficié du projet.
Le rapport indique également que la nomination de l'architecte privé de M. Zuma, qui a gagné plus de 60 millions de rands ( environ 5,7 millions de dollars) dans ce projet, représente un conflit d'intérêts.
Le coût total estimé pour la maison de M. Zuma à Nkandla s' élève à plus de 240 millions de rands, indique le rapport.
Jeudi, le parti de l'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a porté des accusations criminelles de corruption contre M. Zuma, déclarant qu'il va également lancer une procédure de destitution contre le président.
Le Congrès national africain (ANC, au pouvoir) a reconnu des irrégularités dans le projet Nkandla, promettant de punir ceux qui ont échoué dans l'exercice de leurs fonctions, qu'ils soient des représentants du gouvernement ou des ministres ou anciens ministres.
Mais le parti au pouvoir a insisté que M. Zuma lui-même n'est pas directement impliqué dans le projet controversé.
Vendredi, M. Zuma a déclaré que "nos citoyens sont troublés par la corruption et nous voulons qu'elle soit éliminée dans notre pays".
"Nous allons également poursuivre l'action contre les entreprises privées impliquées dans le truquage des offres, la fixation des prix et la corruption dans les programmes de construction des infrastructures actuelles et passées", a déclaré M. Zuma.