Les départements de poursuites pénales sont amenés à traiter un nombre croissant de cas de corruption de grosses multinationales envers des fonctionnaires gouvernementaux ou des entreprises d'Etat, selon la Cour populaire suprême.
«Les zones les plus touchées en termes de corruption sont les produits pharmaceutiques, le secteur de l'électricité et des logiciels», a indiqué à China Daily Song Hansong, directrice du département de prévention de la corruption du parquet.
Le nombre de ces cas ont fortement augmenté dans le pays, a déclaré Song, mais refusant toutefois de donner plus de détails.
Les compagnies appartenant à l'Etat devant souvent acheter des équipements et composants à des entreprises étrangères, les multinationales y ont vu une occasion d'offrir d'énormes pots de vin à des cadres supérieurs des sociétés étatiques ou représentants du gouvernement pour promouvoir leurs produits, a souligné la directrice.
Zhao Wu'an, également membre du département de prévention de la corruption, a fait part de quelques méthodes courantes de trafic d’influence.
«Plutôt que de proposer directement de l'argent, les multinationales embauchent généralement des agents en Chine pour offrir un pot de vin par d'autres moyens, y compris un appui d’études à l'étranger pour les enfants des responsables, l’organisation de voyages en outre-mer coûteux et, bien sûr, l’ouverture d’un compte bancaire à l'étranger».
Ajoutant que des fonctionnaires corrompus avaient envoyé leur famille à l'étranger pour étudier ou investir dans des entreprises comme un prétexte dans le but d’obtenir des passeports et visas pour blanchir de l'argent avant leur départ.
En 2013, les autorités chinoises ont accusé GlaxoSmithKline (GSK) Chine, le géant pharmaceutique britannique, de proposer d'énormes pots de vin aux fonctionnaires et médecins pour augmenter leurs ventes.
La société a également fait face à plusieurs accusations et d’avoir notamment transféré sur une période de 6 ans jusqu'à 3 milliards de yuans (489 millions de dollars) à 700 intermédiaires pour faciliter la corruption.
Dans cette affaires, 4 cadres supérieurs chinois ont été arrêtés, et Abbas Hussain, président de GSK pour l'Europe, les marchés émergents et l'Asie-Pacifique, a dû présenter à Beijing des excuses publiques en déclarant que le groupe allait coopérer pleinement avec l’enquête policière.
Song Hansong, a également fait remarquer que la justice rencontrait un certain nombre de difficultés pratiques lors d'enquêtes sur la corruption, le rassemblement de preuves pouvant être difficile car il n'y a pas de trace papier.
«La Cour va accentuer l'éducation dans les sociétés publiques concernant des dangers de la corruption et donner des conseils sur la façon de la traiter».
Les entreprises elles-mêmes devront également prendre davantage de mesures pour combattre ce fléau. La mesure la plus efficace étant de renforcer la surveillance des «fonctionnaires nus» dans les entreprises d'Etat.
Ce terme fait référence aux fonctionnaires qui ont envoyé leurs proches à l'étranger pour préparer leur propre départ, a expliqué Liu Fang, un avocat de l'Association des avocats chinois.
Song a également noté qu'une plus grande surveillance des sociétés publiques, en particulier celles impliquées dans des projets coûteux, était nécessaire.