La présidente brésilienne Dilma Rousseff, qui a commencé son second mandat jeudi, s'est engagée à faire de la reprise économique une priorité de son nouveau mandat.
"Le Brésil est déterminé à reprendre sa croissance", a déclaré Mme Rousseff lors de son premier discours devant le parlement, avant d'ajouter que "les premières étapes de ce processus seront la révision des comptes publics, l'augmentation de l'épargne intérieure, le renforcement des investissements et l'amélioration de la productivité".
Mme Rousseff a indiqué que son gouvernement lancerait son troisième plan d'accélération de la croissance économique et un deuxième plan d'investissement dans les infrastructures pour stimuler les initiatives mixtes alliant les secteurs privé et public.
La présidente a indiqué qu'elle était déterminée à créer un environnement plus favorable pour les entreprises en réduisant les démarches administratives, en favorisant la stabilité économique, en faisant du contrôle de l'inflation et de la discipline budgétaire des priorités et, enfin, en rétablissant la confiance de la main-d'œuvre et des chefs d'entreprise.
Mme Rousseff a par ailleurs promis de ne pas sacrifier les programmes sociaux de son gouvernement au profit de l'économie.
"Nous allons prouver que nous pouvons réduire les dépenses tout en faisant des progrès sociaux", a-t-elle déclaré, soulignant l'importance de ces programmes durant ses quatre premières années au pouvoir.
"Lors de mon premier mandat, nous avons vaincu la pauvreté extrême, mais mettre fin à la misère n'est qu'un début. Nous avons de nouveaux objectifs. Il est temps d'améliorer ce qui marche et de faire ce que les gens attendent de nous", a déclaré la présidente.
Mme Rousseff a également promis de s'engager dans une croisade contre la corruption en réponse au scandale de versement de pots-de-vin d'un montant de plusieurs milliards de dollars qui a touché la compagnie pétrolière et gazière nationale Petrobras.
"Petrobras est l'entreprise la plus stratégique du pays", a-t-elle déclaré. "Nous sommes déterminés à punir les responsables sans affaiblir l'entreprise", a-t-elle ajouté.
Mme Rousseff a indiqué qu'elle s'attacherait à promouvoir un pacte national de lutte contre la corruption dans la classe politique et le secteur privé.
Pour ce qui est des échanges externes, Mme Rousseff a fait savoir que sa politique étrangère se centrerait sur l'Amérique du Sud, en particulier le renforcement des relations avec les membres du Marché commun du Sud (Mercosur) et l'Union des nations sud-américaines.
Le Brésil continuera à promouvoir les relations avec d'autres pays d'Amérique latine et des Caraïbes, a-t-elle ajouté.
Le renforcement de la coopération Sud-Sud occupera également une place centrale, selon la présidente, qui a ajouté que le Brésil se tenait prêt à promouvoir les relations avec d'autres pays, en particulier en Afrique, en Asie et dans le monde arabe.
Mme Rousseff a souligné l'importance du mécanisme des BRICS, qui regroupe le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, et s'est engagée à travailler avec les partenaires des BRICS pour stimuler davantage la coopération dans les échanges, la science et la technologie et d'autres domaines, et à redoubler d'efforts pour créer une nouvelle banque de développement et une réserve pour éventualités.
La présidente a également souligné le besoin d'améliorer les relations avec les Etats-Unis compte tenu de leur importance politique et commerciale, ainsi qu'avec l'Union européenne et le Japon.
Le pays est la septième plus grande économie mondiale, bien que sa croissance économique ait connu un ralentissement ces dernières années.
Selon le ministre brésilien des Finances Guido Mantega, la croissance économique du pays en 2014 devrait à peine atteindre 0,2%, loin derrière les 2,5% de croissance initialement prévus par le gouvernement.
Mme Rousseff a été réélue en octobre pour un nouveau mandat de quatre ans. En janvier 2011, Mme Rousseff était devenue la première femme présidente du plus grand pays d'Amérique du Sud.