Le discours du Premier ministre chinois Li Keqiang au Forum de Davos est attendu par le monde politique et économique international, pour connaître l’attitude du gouvernement chinois face à un taux de croissance relativement faible en 2014, qui pourrait même être le plus bas depuis les derniers 24 ans.
Le Premier ministre a proposé une interprétation différée du ralentissement de l’économie chinoise. Ne mettant pas l’accent sur le taux de croissance, Li Keqiang a évoqué la nécessité d’optimiser et d’améliorer la structure économique et la qualité du développement de la Chine afin d’obtenir une croissance à long terme.
En soulignant que l’économie chinoise ne connaîtra probablement pas un atterrissage brutal, Li Keqiang a proposé le concept de « double moteur », c’est-à-dire le marché et le gouvernement qui agiront ensemble pour stimuler l’économie chinoise. Selon l’économiste chinois Li Daokui, c’est la première fois que les dirigeants chinois ont proposé un tel concept.
D’un côté, le rôle du marché sera prolongé et renforcé, et de l’autre, le gouvernement devrait jouer un rôle plus flexible et efficace. Par exemple, les entreprises d’innovation ont fait partie du domaine fort soutenu par le gouvernement chinois dans les dernières années. En 2015, les capitaux chinois vont encore se concentrer dans ces sociétés, alors que le gouvernement va simplifier les processus administratifs et éliminer les obstacles pour les entrepreneurs privés, tout en mettant en œuvre un système de protection des droits intellectuels. Dans le domaine des services publics, le gouvernement va inviter des capitaux sociaux et étrangers à établir un partenariat actif entre le gouvernement, les entreprises privées et les investissements étrangers. L’achat de services publics sera aussi encouragé par le gouvernement.
Les réformes dans le domaine de la prévention des risques seront axées sur le domaine financier. La réforme du budget et du marché financier, ainsi que la restructuration des dettes gouvernementales auront pour objectif de réduire les risques provoqués par l’effet de levier élevé, tandis que la mise en œuvre d’un système d'assurance-dépôts pourra réduire les risques provoqués par la marchandisation des taux d'intérêt, et enfin, les réformes de la sécurité sociale auront pour ambition de maintenir la stabilité sociale dans une période de transition.
A l’égard des interrogations des économistes internationaux, le gouvernement chinois va prendre des mesures de contrôle pour prévenir notamment les risques financiers, d’autant plus que le taux d'épargne de la Chine est de 50%, assez élevé pour fournir des fonds permettant de soutenir une certaine croissance. Dans le futur, les priorités du gouvernement chinois s’accorderont davantage sur l’amélioration du bien-être des Chinois, une chose fondamentale pour la croissance de la Chine.