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Les constructeurs automobiles les plus exposés aux mesures de rétorsion de la Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 08.04.2018 16h10
Les constructeurs automobiles les plus exposés aux mesures de rétorsion de la Chine
Un homme prend une photo de voitures BMW exposées au New York Auto Show dans l'arrondissement de Manhattan, le 28 mars 2018 à New York. [Photo / Agences]

Selon les analystes, si la Chine augmente les droits de douane sur les véhicules importés fabriqués aux États-Unis, BMW, Daimler, le fabricant de Mercedes-Benz, et Tesla seront les constructeurs les plus vulnérables.

« Les exportations vers la Chine représentent 38% du total des exportations de Daimler en provenance des États-Unis, 31% pour BMW et 24% pour Tesla », a ainsi écrit Kristin Dziczek du Center for Automotive Research d'Ann Arbor, dans le Michigan.

Si les nouveaux droits de douane entrent en vigueur, cela pourrait signifier des réductions de production chez les usines BMW et Mercedes-Benz-Daimler, qui se trouvent respectivement en Caroline du Sud et en Alabama.

« Ford a quelques problèmes parce que l'Explorer vient de Chicago et que la plupart, sinon toutes les Lincoln, viennent des États-Unis, ce sont des véhicules parmi les plus rentables qu'elle vend, donc des prix plus élevés vont lui faire très mal, en particulier par rapport aux Allemands, GM et VW, qui ont plus d'usines en Chine que Ford », a de son côté souligné dans un courriel David Whiston, analyste automobile pour Morningstar Inc.

Les exportations de véhicules américains vers la Chine pourraient être assujetties à des droits de douane de 25%. La Chine a également laissé entendre qu'elle ajouterait 25% de plus pour répondre aux droits de douane américains proposés sur les exportations chinoises. Les États-Unis imposent actuellement des droits de 2,5% sur les voitures importées et de 25% sur les camions importés des pays membres de l'Organisation mondiale du commerce. Avec les nouveaux taux annoncés à l'encontre de la Chine, les droits monteraient alors à 27,5% et 50%, a précisé Kristin Dziczek.

La Tesla d'Elon Musk est confrontée à un risque majeur en matière de droits, car la Chine est son deuxième plus grand marché en termes de revenus l'année dernière et elle fabrique tous ses véhicules pour la Chine aux États-Unis, a pour sa part noté David Whiston.

Dans le même sens, Brian Johnson de Barclays a déclaré dans une note de recherche qu'une Tesla Model S 100D de base coûte 94 000 dollars aux États-Unis alors que le même véhicule coûte aujourd'hui environ 931 000 yuans ou 148 000 dollars en Chine avant l'éventuelle augmentation des droits. « Si ces droits d'importation élevés font partie du marché du luxe haut de gamme (et à certains égards ils ajoutent même au prestige des voitures de luxe), pour les véhicules moins luxueux que le modèle 3, une taxe de 50% serait significative ».

Le différend sur le commerce d'automobiles où chacun rend coup pour coup pourrait également affecter les plans de Ford visant à transférer la production de plusieurs modèles, notamment le Focus, vers la Chine pour une exportation vers les États-Unis.

David Whiston estime qu'il est trop tôt pour que Ford revienne en arrière sur le Focus « mais s'ils pensent que les États-Unis vont avoir de gros droits pendant longtemps, je ne vois pas comment vous pourrez continuer à exporter de la Chine vers les États-Unis et être concurrentiel face à d'autres compacts faits en Amérique, comme le Chevrolet Cruze, la Toyota Corolla et la Honda Civic ».

En plus du Focus, Ford prévoyait de faire venir la Mondeo et la MKZ de Chine; totalisant environ 300 000 unités par an en 2022 a précisé Kristin Dziczek. « Il se pourrait bien que l'entreprise réexamine ces plans si ces droits de douane étaient appliqués », a-t-elle ajouté.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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