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L'ouverture de la Chine stimule la modernisation de son économie

le Quotidien du Peuple en ligne | 25.07.2019 14h04

Dans son célèbre ouvrage « L'émergence et le déclin des nations », Mancur Olson, ancien professeur d'économie à l'Université du Maryland, affirmait que si les sociétés ne développent pas en permanence leurs structures économiques, elles stagneront et l'innovation cessera, ajoutant que les groupes industriels essaieront d'utiliser la politique protectionniste pour protéger leur position, nuisant ainsi à la croissance économique et conduisant au déclin national.

L'ouverture à la concurrence étrangère est une étape essentielle dans la prévention de cette véritable « ossification ». De nombreux exemples historiques montrent qu'un pays qui tente de protéger son industrie de la concurrence ne fait que se retrouver avec des industries inefficaces et une économie laissée pour compte.

Depuis 40 ans, le processus de réforme et d'ouverture de la Chine a amélioré l'efficacité économique et la modernisation du pays en réformant de manière itérative ses structures économiques et juridiques. La Chine est parvenue à maintenir une croissance économique élevée pendant une très longue période grâce à ce processus d'innovation institutionnelle continue. Ce processus progressif de réformes continues pendant la mise en place des institutions s'est avéré bien plus efficace que la « thérapie de choc » mise en place par la Russie, la Pologne et d'autres pays dans les années 1990.

Au cours des derniers mois, de nombreuses réformes supplémentaires visant à ouvrir davantage l'économie chinoise aux entreprises étrangères et à soutenir le secteur privé ont été annoncées. Ces réformes sont, comme par un heureux hasard, cohérentes avec certaines des demandes des États-Unis dans les négociations commerciales. Mais elles ont surtout été conçues dans l'intérêt à long terme de l'économie chinoise. Ils sont une continuation naturelle de la longue trajectoire de la réforme économique.

Les principales réformes ont concerné quatre domaines : autoriser la propriété étrangère à 100% des investissements dans des secteurs de l'économie non explicitement exclus par une liste négative, renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle, ouvrir les marchés financiers chinois à la concurrence étrangère et renforcer la santé du secteur privé.

Un accès plus large aux investisseurs étrangers

Lors du récent sommet du G20 à Osaka, au Japon, le président Xi Jinping a annoncé que la Chine publierait une liste négative mise à jour, qui ouvrira davantage les secteurs de l'agriculture, des mines, de la fabrication et des services aux investissements étrangers et à la concurrence étrangère.

Une liste négative autorise les investissements étrangers sauf dans les domaines où cela est explicitement interdit. Les sociétés étrangères peuvent donc maintenant consulter la liste pour déterminer les types d'investissements autorisés.

En juin, la Commission nationale du développement et des réformes a annoncé que d'ici la fin de l'année, la Chine supprimerait tous les obstacles aux investissements étrangers qui ne figuraient pas sur la liste négative.

Dans des secteurs allant de l'automobile au cinéma en passant par la finance, la Chine va également supprimer l'obligation pour les investisseurs étrangers de former une coentreprise avec un partenaire chinois.

Nous commençons déjà à voir des exemples : ainsi, la nouvelle usine Tesla en construction à Shanghai sera la première usine automobile en Chine entièrement sous contrôle étranger à produire pour le marché chinois. ExxonMobil et BASF établissent des usines pétrochimiques en propriété exclusive dans la province du Guangdong (sud de la Chine). Et les banques et les institutions financières étrangères seront autorisées à créer des filiales en propriété exclusive en Chine.

Les droits de douane sont également réduits. Par exemple, depuis le 1er juillet, les droits de douane de 20 à 25% sur les véhicules importés ont été ramenés à 15% et les droits sur les pièces automobiles ont été ramenés à 6% par rapport aux niveaux antérieurs de 8 à 25%.

Lors de la récente réunion du Davos d'été à Dalian, dans la province du Liaoning (nord-est de la Chine), le Premier ministre Li Keqiang a déclaré que « Le principe directeur de la Chine est clair : nous allons continuer à réformer et à ouvrir, et à promouvoir un environnement commercial de classe mondiale, orienté vers le marché et régi par un cadre juridique ».

Il a ajouté que ces mesures « protégeront plus efficacement les droits et les intérêts des investisseurs étrangers ». La nouvelle loi sur les investissements étrangers dispose que l'égalité est devenue l'une des principales priorités, car elle insiste sur le fait que les entreprises étrangères et nationales seront « traitées sur un pied d'égalité ».

Une protection des droits de propriété intellectuelle renforcée

La Chine est une économie hautement compétitive. Dans le passé, certains secteurs constituaient une sorte d'« ouest sauvage » dans lequel les entreprises chinoises n'hésitaient pas à se copier entre elles ou à copier les sociétés étrangères. Mais, alors que la Chine a développé sa propre technologie et gravi la chaîne de valeur, la protection des droits de propriété intellectuelle est devenue une priorité absolue pour le gouvernement.

Lors du Forum sur le développement en Chine tenu en mars, le vice-Premier ministre Han Zheng a souligné : « Nous allons intensifier nos efforts pour protéger les droits de propriété intellectuelle ainsi que pour faire respecter la loi, et mettre en place un système de sanctions punitives pour violation des droits de propriété intellectuelle afin d'augmenter considérablement le coût de la violation de la loi sur les droits de propriété intellectuelle ».

En outre, le président Xi Jinping a annoncé que la Chine renforcerait la protection des droits de propriété intellectuelle dans son discours d'avril au deuxième Forum « Une Ceinture, une Route » pour la coopération internationale.

De plus, la suppression de l'obligation pour les sociétés étrangères de former des coentreprises devrait dissiper toute crainte concernant les transferts de technologie obligatoires.

Une réforme du marché financier qui avance

La réforme du secteur financier avance particulièrement rapidement. La Chine autorisera la pleine propriété étrangère des sociétés de valeurs mobilières, des contrats à terme et des sociétés d'assurance vie d'ici 2020, un an plus tôt que prévu, a annoncé le Premier ministre Li Keqiang au Forum d'été de Davos. Les institutions étrangères se verront offrir un traitement égal à celui des entreprises nationales en termes de références de crédit, de notations de crédit et de paiements, a-t-il ajouté.

Li Keqiang a souligné que cette réforme faisait partie d'un effort plus général visant à forcer les entreprises nationales à se moderniser face à la concurrence étrangère. « En offrant une plus grande ouverture aux investisseurs étrangers, nous ne leur fournissons pas seulement des opportunités d'entrer sur le marché chinois. Nous offrons également au secteur financier des opportunités de modernisation et d'amélioration de sa qualité sur un pied d'égalité », a-t-il dit.

Des mesures visant à stimuler le secteur privé

Le gouvernement chinois a également annoncé récemment des mesures pour améliorer la disponibilité du crédit pour le secteur privé et réduire les impôts sur ce dernier.

Lors d'une discussion avec les PDG étrangers lors de la réunion du Davos d'été, le Premier ministre chinois a indiqué que les petites et moyennes entreprises et les entreprises privées fournissaient plus de 80% des emplois dans les zones urbaines et 60% du PIB.

Il a également rappelé qu'au début de cette année, la Chine avait introduit 200 milliards de yuans (29 milliards de dollars) d'allégements fiscaux annuels visant à améliorer l'environnement des PME. Le gouvernement a également mis en place une série de mesures visant à réduire davantage les impôts et les taxes en mai, pour un montant de 1 700 milliards de yuans pour toute l'année.

Un mois plus tôt, le gouvernement avait annoncé des réformes financières visant à accroître la disponibilité des prêts et à réduire les taux d'intérêt pour les PME. Lors du Davos d'été, Li Keqiang a déclaré que le gouvernement s'emploierait à réduire les coûts de financement des PME, qui sont généralement plus élevés que ceux des grandes entreprises, d'1 point de pourcentage cette année.

Ainsi, selon la Banque populaire de Chine, la banque centrale, à la fin du mois de mai, le solde des prêts pour les petites et micro entreprises, avec une ligne de crédit totale allant jusqu'à 10 millions de yuans pour chaque emprunteur, a augmenté de 21% en un an, pour atteindre 10 300 milliards de yuans.

Selon Li Keqiang, les réductions d'impôts et de taxes sont une mesure cruciale pour motiver les entreprises, qui peuvent réinvestir les économies réalisées dans l'innovation technologique et stabiliser l'emploi. D'autres mesures seront prises pour améliorer l'environnement des entreprises et stimuler les investissements et la consommation.

Chacune de ces étapes constituera une réforme majeure, et prises ensembles, elles représenteront un grand pas en avant dans le processus d'utilisation de la concurrence nationale et étrangère pour favoriser la modernisation de l'économie chinoise.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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