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L'économie chinoise passe à un modèle à plus forte valeur ajoutée

le Quotidien du Peuple en ligne | 18.12.2019 10h24

La Chine est actuellement en pleine mutation à long terme de son modèle économique national. Sa croissance était auparavant basée sur l'avantage comparatif qu'elle possédait à l'époque -une main-d'œuvre à bas prix combinée à de bonnes infrastructures et à un environnement commercial acceptable pour la fabrication à bas salaires. Ce modèle économique a permis à la Chine de connaître plus de 30 ans de croissance et lui a permis de sortir presque tous ses habitants de l'extrême pauvreté.

Grâce à ce modèle de croissance, elle a atteint le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Mais il est crucial de ne pas rester bloqué dans ce que l'on appelle le piège du revenu intermédiaire.

La Conférence centrale de travail économique de la semaine dernière, qui a rassemblé les principaux dirigeants chinois pour discuter en détail des questions économiques et des plans de réforme, a décidé que la Chine approfondirait la réforme de l'offre et maintiendrait sa politique budgétaire proactive et sa politique monétaire prudente.

Des plans d'urgence sont préparés pour faire face à « la pression économique à la baisse croissante dans un contexte de problèmes structurels, institutionnels et cycliques entrelacés ».

Il y a eu beaucoup de discussions passionnées dans la presse au sujet de la baisse du taux de croissance du PIB au troisième trimestre 2019 à 6%, le plus lent en 27 ans. Et les chiffres du taux de croissance du PIB de l'année prochaine devraient être d'environ 6% ou moins.

Mais cette baisse de la croissance du PIB brut était prévisible et devrait être considérée comme un signe que les décideurs macroéconomiques chinois permettent à l'économie de passer à une croissance plus lente mais de meilleure qualité. C'est beaucoup mieux que s'ils utilisaient des mesures de stimulation monétaire excessives pour essayer de maintenir l'ancien modèle de croissance.

Les arbres ne poussent pas vers le ciel et aucun pays ne peut enregistrer une croissance de 7 ou 8% ad vitam aeternam. La croissance de la Chine sur 40 ans à ce niveau est sans précédent. Une telle croissance n'est possible que dans une situation où d'importants apports de capitaux sont nécessaires et où le pays est un suiveur utilisant des technologies internationales bien connue. La Chine a dépassé ce stade et doit maintenant se concentrer sur les technologies de pointe et sur les améliorations de l'efficacité.

Afin de permettre la transition vers une économie basée sur une production à plus forte valeur ajoutée et une demande durable, le gouvernement a mis l'accent sur les réformes structurelles et prend un grand nombre de mesures systématiques pour permettre à l'économie de gravir les échelons de la valeur.

Récemment, le gouvernement chinois s'est concentré sur l'amélioration de l'environnement des affaires pour les entreprises nationales et étrangères. Dans le dernier rapport « Faire des affaires 2020 » de la Banque mondiale, qui retrace la manière dont les économies mondiales mettent en œuvre des réformes pour encourager l'efficacité et soutenir la liberté de faire des affaires, le classement général de la Chine a grimpé de 15 places pour se classer au 31e rang mondial.

La quatrième session plénière du 19e Comité central du Parti communiste chinois, qui a eu lieu du 28 au 31 octobre a explicitement fixé, pour la première fois, « la promotion de la modernisation du système de gouvernance et de la capacité de gouvernance du pays » comme objectif global d'approfondissement de la réforme en profondeur. Cette insistance sur l'état de droit dans les affaires économiques et autres est extrêmement importante dans la mesure où elle offre des conditions de concurrence équitables et prévisibles aux entreprises en compétition.

En outre, cette année, les impôts sur le secteur privé ont été réduits d'environ 2 000 milliards de yuans (286 milliards de dollars). La récente Conférence centrale de travail économique a indiqué que ces baisses d'impôts se poursuivraient ou augmenteraient. En outre, la réforme du secteur bancaire encourage les banques à mettre des capitaux à la disposition des petites entreprises.

Les récentes réformes encouragent également les entreprises internationales à rivaliser sur le marché intérieur chinois. Par exemple, le gouvernement est passé à une liste négative, ce qui signifie que les étrangers peuvent investir dans n'importe quel secteur non explicitement interdit.

De plus, dans de nombreux secteurs, les sociétés étrangères sont désormais autorisées à détenir une participation à 100% et sont traitées de la même manière que les sociétés nationales. Cette concurrence étrangère accroîtra la compétitivité de l'économie chinoise déjà très compétitive en forçant toutes les entreprises à entrer en concurrence selon les normes internationales les plus élevées.

Investir dans la recherche et le développement scientifiques et industriels permet à la Chine de passer à la pointe de la science et de la technologie. Construire des infrastructures pour tirer parti de la quatrième révolution industrielle à venir basée sur l'intelligence artificielle, la 5G et l'internet des objets prépare la Chine aux opportunités économiques des années 2020.

Aucune transition n'est indolore. À mesure que de nouvelles industries à plus forte valeur ajoutée se développent, certaines des anciennes industries devront changer ou cesser leurs activités. Certaines entreprises dont le modèle économique dépendait uniquement d'une main-d'œuvre bon marché ne pourront pas suivre au processus de modernisation. Il est important de ne pas essayer de préserver les entreprises zombies qui ne peuvent rivaliser dans la nouvelle économie.

Le succès de nombreuses entreprises dans la transition est confirmé par les données montrant que les bénéfices du secteur manufacturier de haute technologie ont augmenté de 7,5% d'une année sur l'autre de janvier à octobre. Les entreprises sont récompensées pour de réelles améliorations de la qualité ou de la productivité des produits.

Certaines personnes perdront leur emploi, mais cela est prévisible et normal. En fait, c'est même une bonne chose, à condition que la plupart de ces personnes soient en mesure de trouver un autre emploi, souvent mieux rémunéré, dans des secteurs en plein essor. Ces dernières années, le gouvernement a renforcé le filet de sécurité sociale pour faciliter la transition des travailleurs.

Comment savons-nous que la transition fonctionne ? Bien qu'elle ne soit pas mentionnée aussi souvent en tête que des paramètres tels que le taux de croissance du PIB, la croissance des salaires moyens réels est en fait la meilleure mesure de la performance d'une économie. Après tout, l'objectif de la croissance économique, c'est d'améliorer la situation des citoyens.

Les entreprises ne peuvent pas payer davantage leurs employés à moins qu'elles produisent et vendent des produits à plus forte valeur. Selon le Bureau national des statistiques, le salaire annuel moyen en Chine est passé de 37 143 yuans en 2010 à 82 461 yuans en 2018. Si l'on tient compte de l'inflation, cela signifie que les salaires réels ont plus que doublé. Cela ne serait pas possible, à moins que la valeur ajoutée des produits ait augmenté et que le niveau de compétence des salariés ait augmenté.

C'est également une bonne chose que les salariés puissent quitter des emplois peu qualifiés pour des emplois mieux rémunérés et plus qualifiés. Une liste de 100 professions qui connaissent d'importantes pénuries de main-d'œuvre récemment publiée par le ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale a révélé que les postes vacants pour les postes de vente, les caissiers, les serveurs de restaurant, les agents de sécurité et le personnel pénitentiaire étaient en tête de cette liste. Et il est évident que cette demande de main-d'œuvre peu qualifiée fera grimper les salaires, améliorant la situation des gens moyens. Il existe également, selon le ministère, une forte demande de professionnels de la fabrication qualifiés, y compris des opérateurs de tours et des porteurs.

Certaines politiques macroéconomiques stimulantes peuvent aider à faciliter la transition et à faciliter l'adaptation des entreprises et des salariés. Il est crucial de ne pas utiliser de mesures de stimulation pour interrompre la transition vers une croissance plus lente mais de meilleure qualité. Au lieu de cela, permettre à la Chine de passer à un modèle économique à revenu plus élevé, à haute technologie et à plus forte valeur ajoutée est l'objectif de politique clé.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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