Dernière mise à jour à 16h44 le 17/12
La Chine reste un pays en développement et demander la réciprocité entre un pays qui ne se développe que depuis plusieurs décennies et des pays qui se sont développés depuis des siècles serait « non-réciproque », a déclaré Wang Yi, conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères chinois, dans un discours prononcé le 16 décembre soir.
S'exprimant lors d'un événement organisé par l'European Policy Centre, un groupe de réflexion, M. Wang a déclaré que ces dernières années, en raison de la croissance rapide de l'économie chinoise, certains amis en Europe ont tendance à voir la Chine comme étant déjà en train de rejoindre les rangs des pays développés et à commencer de juger la Chine selon les normes correspondantes. Certains vont même jusqu'à exiger la réciprocité à chaque occasion.
« Permettez-moi de faire une analogie avec une course de 100 mètres », a dit le ministre, « un partant tôt, qui a déjà 50 mètres d'avance, demande à avoir une course équitable avec son partenaire, qui se tient toujours sur la ligne de départ. Apparemment, une demande de ce genre n'a aucun sens. Mais naturellement, s'il s'agit d'un marathon beaucoup plus long, celui qui part après peut avoir une chance de rattraper son retard en courant très vite ».
M. Wang a déclaré que la Chine reste en effet un pays en développement. Bien qu'elle soit désormais la deuxième économie du monde, son PIB par habitant n'est que d'un sixième de celui des États-Unis et d'un quart de celui de l'Union européenne. La Chine se classe au-dessous de la 80e place dans l'indice de développement humain et est loin derrière les pays développés dans les domaines des sciences, de la technologie et de l'éducation. Un développement déséquilibré et inadéquat demeure un défi majeur pour la Chine, et son industrialisation n'est pas encore achevée.
Par conséquent, a-t-il dit, il ne serait « pas réciproque » de demander la réciprocité entre un pays qui ne se développe que depuis plusieurs décennies et des pays qui se développent depuis des siècles.
La Chine a non seulement réalisé d'énormes progrès dans son propre développement, mais a également apporté des contributions bien plus importantes au monde que de nombreux autres pays. Prenons l'exemple de l'économie, a poursuivi le chef de la diplomatie chinoise : la Chine a contribué à plus de 30% à la croissance mondiale pendant plus de dix années consécutives, servant de principal moteur de l'économie mondiale.
Par ailleurs, en termes d'ouverture, la Chine a plus que respecté ses engagements dans le cadre de l'OMC et a réduit le taux de droits moyen à 7,5%, dépassant tous les autres grands pays en développement et se rapprochant du niveau des pays développés. En ce qui concerne la facilité de faire du commerce, la position de la Chine dans le classement de la Banque mondiale est passée à la 31e place, en hausse de 47 places au cours des deux dernières années, ce qui en fait l'économie la plus performante dans l'amélioration de son environnement commercial.
En ce qui concerne la réduction des émissions et la protection de l'environnement, la Chine a contribué pour plus de 25% à l'augmentation de la surface boisée du monde au cours des 20 dernières années. En 2018, elle a réduit son intensité d'émission de carbone de 45,8% par rapport au niveau de 2005, respectant ses engagements internationaux plus tôt que prévu.
Enfin, en ce qui concerne la coopération internationale, la Chine est désormais le deuxième contributeur au budget ordinaire et à l'évaluation du maintien de la paix de l'ONU et le plus grand contributeur en nombre de casques bleus parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
« Pourquoi un pays comme la Chine ne devrait-il pas être bien reçu et ses réalisations appréciées par l'Europe et la communauté internationale ? », a conclu M. Wang.