Dernière mise à jour à 09h17 le 01/04
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a déclaré mardi que le prêteur multilatéral était "très préoccupé" par les perspectives négatives de la croissance mondiale en 2020, et plus particulièrement par l'impact potentiel d'un ralentissement économique sur les marchés émergents et les pays à faible revenu.
"Nos prévisions de reprise pour l'année prochaine dépendront de la manière dont nous parviendrons à contenir le virus et à réduire le niveau d'incertitude", a indiqué la directrice générale au cours d'une conférence téléphonique extraordinaire des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales du Groupe des Vingt (G20).
Mme Georgieva a salué les "mesures décisives" prises par de nombreux pays du G20 pour "protéger les personnes et l'économie contre le COVID-19", des mesures qui ont permis de réduire la volatilité des principaux marchés financiers au cours des derniers jours.
Elle a souligné que le FMI soutenait l'ambitieux plan d'action mis au point par le G20 pour renforcer la capacité des systèmes de santé à faire face à l'épidémie, stabiliser l'économie mondiale grâce à des mesures opportunes, ciblées et coordonnées, et ouvrir la voie à une reprise économique.
Notant que le Comité monétaire et financier international (CMFI) - l'organe directeur du FMI - avait approuvé des projets de réforme visant à renforcer ses capacités de réponse aux crises, Mme Georgieva a annoncé lors de la conférence que les ressources du FMI allaient également être élargies.
Le Congrès américain a en effet récemment approuvé un doublement des lignes de crédit des Nouveaux accords d'emprunt (NAB), tandis que le Conseil d'administration du FMI convenait lundi d'ouvrir un nouveau cycle d'emprunts bilatéraux pour pouvoir maintenir une capacité de prêt de 1 000 milliards de dollars, a indiqué Mme Georgieva.
Elle a réitéré qu'il était capital de soutenir les pays à faible revenu, soulignant que le Conseil d'administration avait approuvé jeudi une réforme du Fonds fiduciaire d'assistance et de riposte aux catastrophes (ARC) qui permettra aux membres les plus pauvres d'investir dans des mesures de réponse à la crise plutôt que de rembourser le Fonds.
"Je tiens à remercier les membres du G20 qui se sont engagés à soutenir financièrement l'ARC, et j'appelle tous les autres à les rejoindre", a-t-elle déclaré. L'ARC dispose désormais d'environ 400 millions de dollars, et le FMI espère faire passer ce chiffre à plus de 1 milliard de dollars.
La directrice générale a également appelé le G20 à "travailler de toute urgence à alléger le fardeau de la dette des membres les plus pauvres".