Au Tibet, la lutte contre la pauvreté fait des progrès qui changent des vies

Pendant longtemps, l'approvisionnement en eau douce fut une préoccupation majeure pour Migmar, une villageoise tibétaine. Elle devait voyager une fois tous les deux jours sur un tracteur pour un aller-retour de 40 minutes sur un terrain accidenté pour ramener la précieuse ressource à la maison. Prendre des douches et faire la lessive était alors un luxe pour cette cheffe de communauté et ses collègues villageois du comté de Saga, dans la région autonome du Tibet (sud-ouest de la Chine).

Trois ans plus tard, le village de Layak, situé à 180 kilomètres du comté de Saga, dans le sud-ouest du Tibet, dispose désormais de robinets qui fournissent facilement de l'eau potable au « sommet du monde ».

« Avant 2016, notre village n'avait pas de routes appropriées ni d'eau potable. Mais aujourd’hui, toutes les familles ont accès à l'eau du robinet et le village est relié par des routes goudronnées », a déclaré Migmar, 49 ans, cheffe du village.

Les routes et les conduites ont contribué à jeter les bases d'une amélioration significative de la vie des villageois, avec leur village, l'un des derniers endroits à bénéficier de la volonté du pays de réduire la pauvreté ces dernières années. Les mesures visant à augmenter les revenus des villageois en aidant leur transition de l'élevage et de l'agriculture traditionnels ont également offert des récompenses encourageantes, a déclaré Migmar.

« Pour faire le changement, les responsables du village ont organisé un grand nombre de formations pour les habitants afin de les aider à acquérir différentes compétences telles que la cuisine, le soudage et la conduite de pelles et de chargeuses. Cela a également aidé les villageois à changer d'avis sur le travail et les revenus », dit-elle.

Le Tibet est l'un des principaux champs de bataille de la Chine contre la pauvreté depuis que le gouvernement central a lancé un effort national en 2016 pour améliorer la vie des pauvres. L'année dernière a marqué une étape importante dans la lutte contre la pauvreté dans la région, qui a vu ses comités du Parti et ses gouvernements à tous les niveaux marquer des progrès dans cette priorité clé.

Selon Pu Zhengxue, chef du Département des politiques et des réglementations du Bureau du Groupe principal de lutte contre la pauvreté au Tibet, 628 000 personnes pauvres de la région de ses 74 comtés et districts ont depuis été sorties de la pauvreté.

« À ce jour, 150 000 personnes pauvres de la région dans 19 zones ont accompli tout le travail nécessaire pour sortir de la pauvreté », a noté M. Pu.

Dadron Lhazom, une entrepreneure de commerce électronique du comté de Namling, l'une des 19 dernières régions à s’être débarrassée de son étiquette de pauvreté en 2019, a déclaré qu'elle avait reçu diverses formes de soutien du gouvernement. Aujourd’hui, son entreprise aide à son tour les habitants dans le besoin de son comté à améliorer leur vie.

Créée en 2018, la société de Dadron vend de l'artisanat ethnique tibétain et des spécialités locales telles que des tapis tibétains, des coussins, des couvertures, du miel, des sacs en cuir et de l'encens. L'entrepreneure a une ligne de production basée dans son village d'origine dans le canton de Dana, dans le comté. L'atelier compte 12 employés locaux, dont cinq issus de familles pauvres, et deux diplômés universitaires.

Son entreprise vend des produits dans toute la Chine via la plate-forme de commerce électronique Taobao. Elle exploite également un compte professionnel sur la plate-forme de médias sociaux Douyin. En 2019, l'entreprise de Dadron a engrangé plus de 420 000 yuans (59 254 dollars) de revenus cumulés.

Samdrub Tsering, un habitant du village de Kyilung, dans le comté de Namling, a déclaré « Le gouvernement local de la ville de Shigatse nous offre des programmes de formation professionnelle gratuits dans le cadre d'un projet de réduction de la pauvreté. Nous pouvons acquérir des compétences différentes et utiles, celles qui nous aideront à trouver des emplois, de la cuisine, de la couture à la construction ».

Selon Samdrub Tsering, trois de ses villageois qui ont suivi deux cours de cuisine de 60 jours ont ouvert des restaurants dans le comté de Namling en 2018. « Au fil des ans, leur revenu familial annuel se situe entre 20 000 et 40 000 yuans », a déclaré le jeune homme de 35 ans. Aujourd’hui, il apprend à conduire un camion dans une école de conduite et il a réussi les examens des deux premiers niveaux du cours de 4 niveaux.

« Mon projet est d'obtenir le permis de chauffeur de camion le plus tôt possible, afin que je puisse trouver un emploi de chauffeur de camion sur un chantier de construction. De cette façon, je pourrai obtenir un meilleur salaire », a-t-il déclaré.