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Au Xinjiang, après l'éradication de la pauvreté la vie avance comme un feu ardent

le Quotidien du Peuple en ligne | 20.07.2021 09h54

S'élevant du bord du Taklamakan, le plus grand désert de Chine, les monts Flamboyants, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) sont baignés de lumière cramoisie. C'est l'endroit le plus chaud de Chine, atteignant fréquemment 50° C ou plus.

Les monts Flamboyants, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) sont baignés de lumière cramoisie.

Là, la famille d'Alla Berdi Semet fabrique du nang depuis trois générations. Bien qu'elle travaillait jour et nuit pour faire ce délicieux pain, la famille était si pauvre qu'elle n'avait même pas assez d'argent pour réparer sa maison ancestrale en ruine.

Il est difficile pour les gens d'imaginer que la pauvreté abjecte, une maladie chronique qui sévit dans le Xinjiang pendant des centaines d'années, n'a été définitivement éradiquée qu'en 2020, lorsque plus de 3 millions de citoyens et 3 666 villages ont été sortis de la pauvreté. La terre aride de couleur carmin, autrefois symbole de lutte et d'une pauvreté insupportable, est désormais synonyme de prospérité. Aujourd'hui, le plus grand thermomètre de Chine est exposé à côté des monts Flamboyants, attirant d'innombrables visiteurs qui viennent y admirer la beauté des vignobles tentaculaires et de la désolation de la nature sauvage.

Échanger la pauvreté contre la prospérité

« Faute de suffisamment d'argent, j'ai dû abandonner l'école et je suis devenu apprenti dans une boulangerie de nang à Kashgar en 1999. Après des années de travail acharné et d'études, je suis devenu maître du pain nang et j'ai ouvert ma propre boutique en 2012 », se souvient Semet. Aujourd'hui, sa boulangerie compte 18 apprentis et 10 fours électroniques.

La famille d'Alla Berdi Semet fabrique du nang depuis trois générations. Malgré le travail jour et nuit pour faire le délicieux pain, la famille était si pauvre qu'elle n'avait même pas assez d'argent pour réparer sa maison ancestrale en ruine.

La situation a commencé à changer en 2020 avec la création du Parc culturel du nang de Kashgar, où une industrie du tourisme alimentaire et culturel à grande échelle mettant en vedette le nang a pris forme. Ses produits sont maintenant vendus jusque dans des mégapoles comme Shanghai via Internet.

Comme Semet, plus de 2 000 résidents locaux ont trouvé des emplois dans le parc, dont la plupart sont issus de familles pauvres. Le parc attire d'innombrables visiteurs de toute la Chine et vend jusqu'à 300 000 nang chaque jour. Selon les statistiques, le Xinjiang produit désormais en moyenne 650 tonnes de nang par jour, qui sont vendus dans 21 provinces et régions de Chine. De plus en plus de parcs industriels de nang ont été mis en place un peu partout dans le Xinjiang pour répondre à la demande des amateurs de nang dans tout le pays.

Alla Berdi Seme a maintenant sa propre marque de nang « Ma-de » et a créé des nang avec une gamme de nouvelles saveurs. (Kou Jie / Le Quotidien du Peuple en ligne)

« Le nang est le secret de ma vie prospère. Maintenant, je peux gagner 15 000 yuans par mois. J'ai acheté une nouvelle maison spacieuse à Kashgar, où je vis avec mes parents, ma femme et mon fils. Ma vie est si heureuse maintenant », a déclaré Semet.

Memetjan, 50 ans, achète fréquemment du nang de Semet. La maison de Memetjan se trouve à 2,4 kilomètres au nord du Parc culturel du nang, dans un hameau luxuriant niché au milieu de rizières et de sources. Le village de Yuqarqi Qaqulla, qui est maintenant un site de tourisme écologique local, est tapissé de fleurs de pêcher, de ruisseaux au courant rapide et de maisons d'hôtes dispersées ajoutant des touches et des éclaboussures de couleur à la toile naturelle. En visitant ce pays de rêve idyllique, les touristes peuvent à peine imaginer que ce charmant village était une terre gravement polluée et frappée par la pauvreté il y a à peine cinq ans encore.

La femme de Memetjan, Amangul, 40 ans, se souvient encore de leur vie de pauvreté. « Nous n'avions même pas de cuisinière à gaz ou d'évacuation dans notre cuisine. Si je voulais cuisiner pour les enfants, je devais sortir chercher du bois pour allumer un feu. La vie était vraiment difficile à cette époque », a-t-elle raconté.

Après être sortie de la pauvreté, la famille de Memetjan mène désormais une vie heureuse. (Kou Jie / Le Quotidien du Peuple en ligne)

La vie du couple a commencé à changer en 2016, lorsque les autorités locales ont décidé de faire bon usage des sources naturelles et des rizières du village et de réorienter son développement vers le tourisme écologique. Memetjan a rénové sa petite épicerie pour attirer plus de touristes, tandis qu'Amangul est devenue serveuse au centre touristique du village. « Avec l'aide des autorités locales, nous avons même rénové notre ancienne maison. Ma cuisine est si lumineuse et remplie d'appareils électriques, je me sens si satisfaite de ma vie maintenant », a dit Amangul avec joie.

Le couple n'est pas le seul à avoir profité du tourisme local. Le village a fourni du travail à 186 personnes, dont 45 sont issues de familles pauvres comme Memetjan et Amangul. De juin 2019 à décembre 2020, leur village a reçu plus de 100 000 visiteurs de toute la Chine, générant un revenu total de 2,8 millions de yuans.

Un nouveau chemin vers une vie d'aisance

Diffusant en direct depuis un vignoble de Turpan, Muqeddes Weli, 24 ans, présente de délicieux raisins à son public. Après avoir vendu des produits agricoles locaux pendant près de deux ans, elle est maintenant devenue une célébrité en ligne avec plus de 920 000 abonnés.

La diffusion en direct et le commerce électronique ont aidé Muqeddes Weli à devenir une célébrité en ligne et à sortir de la pauvreté. (Kou Jie / Le Quotidien du Peuple en ligne)

« Avant de devenir une influenceuse dans les médias sociaux, j'aidais ma mère à faire pousser du raisin dans notre vignoble de quatre acres. Sans les technologies modernes ou Internet, la qualité de nos raisins n'était pas bonne et personne ne venait dans notre village reculé pour nos raisins. Nous ne pouvions gagner que 20 000 yuans par an », a-t-elle déclaré.

En 2019, lorsqu'elle a appris qu'une équipe locale de commerce électronique vendant des produits agricoles recrutait des influenceurs sur les réseaux sociaux, Muqeddes, avec ses amies, a décidé de s'inscrire pour bénéficier de cette nouvelle opportunité. Après quelques mois de formation, Muqeddes est devenue la meilleure vendeuse de son équipe. Sa diffusion en direct peut attirer jusqu'à 5 000 téléspectateurs, et son sourire sincère et sa connaissance de la culture locale lui ont valu une énorme base de fans.

« Internet m'a aidé à sortir de la pauvreté. Je peux maintenant gagner plus de 10 000 yuans par mois. Nous avons loué notre vignoble et ma mère n'a plus à travailler si dur. Je peux l'aider avec mon salaire et j'en suis très fière », a déclaré Muqeddes.

Comme Muqeddes, de nombreuses familles pauvres du Xinjiang ont vu leur vie changer grâce aux technologies modernes telles qu'Internet et le commerce électronique. En 2020, plus de 12,1 milliards de yuans de produits agricoles, tels que le raisin et les noix, ont été vendus en ligne au Xinjiang. Les présentateurs en direct comme Muqeddes ont contribué pour 1,2 milliard de yuans, ont organisé plus de 16 393 émissions en direct et attiré plus de 175 millions de téléspectateurs.

L'hôtel de style ouïghour où travaille Umitjan Memet est désormais une véritable carte de visite de Turpan. (Kou Jie / Le Quotidien du Peuple en ligne)

Outre le commerce électronique, le tourisme culturel est également devenu un nouveau moyen de réduire la pauvreté. L'hôtel de charme où travaille Umitjan Memet est désormais une véritable carte de visite de Turpan, avec ses décorations et son mobilier de style ouïghour, ainsi que son design architectural confortable et moderne attirant les visiteurs de toute la Chine.

An Jinqiang, secrétaire du parti du bureau du tourisme de Turpan, a noté que l'industrie du tourisme culturel de Turpan a fourni des emplois à plus de 80 000 habitants, dont beaucoup sont issus de familles pauvres.

« La plupart de nos clients sont des touristes qui souhaitent découvrir la culture ouïghoure authentique et goûter à la spécialité de Turpan, le raisin. Avec de plus en plus de visiteurs venant à Turpan, nos raisins se vendent maintenant assez bien. De nombreux habitants ont également transformé leurs maisons ancestrales en hôtels, augmentant leurs revenus », a souligné Umitjan.

(Rédacteurs :Ying Xie, Yishuang Liu)
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