Le problème du chômage est un casse-tête que la gauche française, qui tient aujourd'hui les rênes du Gouvernement, cherche à résoudre. Toutefois, les nouvelles récentes l'ont quelque peu découragée : selon les données publiées récemment par l'Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (Insee), en France, au quatrième trimestre de l'année dernière, le taux de chômage a en effet bondi à 10,6%, atteignant son niveau le plus élevé depuis 13 ans, et établissant un nouveau record. Le taux de chômage en France métropolitaine a progressé à 10,2% au quatrième trimestre, alors qu'il n'était que de 9,9% au troisième trimestre. En d'autres termes, le taux de chômage en France a pour la première fois franchi la barre des 10%.
Il y a là de quoi empêcher le Président François Hollande de bien dormir. Quand il a pris ses fonctions en mai dernier, la situation de l'emploi était très difficile, en particulier le problème de l'emploi des jeunes, le plus important. A cette époque, en France, un jeune sur quatre était chômeur. M. Hollande a alors promis de changer cette situation, mais après 10 mois, non seulement la situation n'a pas changé, mais elle s'est même aggravée (au quatrième trimestre de l'année dernière, le taux de chômage des jeunes était de 25,7%).
On estime que chez les jeunes Français de moins de 25 ans, le nombre de chômeurs a atteint 700 000. En dehors de ceux sortis des grandes écoles, près de la moitié des jeunes sortis diplômés des universités l'année dernière n'ont pas encore trouvé de travail. Selon un sondage, 58% des diplômés pensent qu'il sera plus difficile de trouver un emploi dans les six prochains mois (alors qu'ils n'étaient « seulement » que 51% à penser de même l'année dernière), et que 27% envisagent de partir à l'étranger pour leur développement personnel.
Pris dans la stagnation économique en France, les responsabilités qui pèsent sur M. Hollande sont lourdes. Il fallait agir. Il serait injuste de lui faire porter la responsabilité de la crise actuelle, mais il n'en reste pas moins qu'il y a un vrai problème, qu'il faut résoudre. Pour cela, il a recouru à deux armes anti-chômage. L'une sont les « Emplois d'avenir », l'autre les « Contrats de génération ».
Les Emplois d'avenir concernent essentiellement les jeunes âgés de 16 à 25 ans, manquant de compétences professionnelles, et ont pour but de leur fournir un emploi. L'objectif du Gouvernement français est de 100 000 contrats de travail signés en 2013 et de 150 000 signés en 2014 ; de même, chaque contrat bénéficiera de subventions salariales pendant 1 à 3 ans. Le programme des « Contrats de génération » vise lui à encourager les entreprises à embaucher des jeunes demandeurs d'emploi tout en maintenant l'emploi de seniors, par le biais d'un contrat court ou long qui sera signé entre un jeune et un salarié senior, dont l'emploi sera assuré jusqu'à sa retraite. Ce plan ressemble un peu au « tutorat » des entreprises chinoises, entre un maître expérimenté et un apprenti, qui permet au jeune d'apprendre des compétences professionnelles et au « maître » de rester actif. Ce programme, d'un coût de 2,5 milliards d'Euros, a pour objectif de créer 500 000 emplois au cours des cinq prochaines années.
Mais en fait, le problème de l'emploi en France est un problème causé par la situation économique. L'économie française est en plein marasme. Son produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 0,3% au quatrième trimestre de 2012, le déficit commercial s'est également accru. Bien que l'indice de confiance des entreprises ait rebondi, les performances de l'industrie et des services sont loin d'être satisfaisantes, et les commandes des entreprises ont continué à baisser. Tout cela a bien entendu eu un impact sur l'emploi en France.
Néanmoins, afin de favoriser la reprise économique et étant décidé à améliorer la situation de l'emploi, le Gouvernement français a également pris un certain nombre de mesures concrètes. C'est ainsi qu'afin d'améliorer les exportations M. Hollande s'est lui-même récemment rendu en Inde pour vendre le chasseur « Rafale ». Son intention n'a rien de mauvais en soi. Le Gouvernement français pourrait peut-être comprendre une vérité: la France devrait davantage s'inquiéter de ses propres problèmes économiques et sociaux plutôt que d'intervenir dans les affaires intérieures des autres pays.
Ren Yaqiu