Qualifiant la Russie de pays « qui ne fait rien », Barack Obama a également déclaré que face à la Chine, qui cherche à jouer un rôle plus important dans l'économie mondiale, l'Occident doit réagir « avec une grande fermeté ». Telle est la dernière évaluation faite par le président des Etats-Unis sur ces deux pays.
Cela s’est passé le 2 juillet, quand Barack Obama a accordé une interview exclusive au magazine britannique " The Economist " à bord de son avion Air Force One. Bien que le premier thème de l’entretien ait concerné l’ouverture du sommet États-Unis-Afrique, en raison de la situation internationale actuelle sujette aux crises, le Président américain n'a pas oublié de parler de la Chine, de la Russie et d'autres pays et de passer en revue divers sujets d'actualité.
Fermeté face à la Chine
Barack Obama a décrit les relations entre les Etats-Unis et la Chine comme « gérables ». Le journal britannique a déclaré que, du fait de l'augmentation de la puissance économique et militaire de la Chine, celle-ci joue un rôle de plus en plus important dans la région Asie-Pacifique, et que le premier mandat de l'administration Obama a commencé peu de temps après la mise en œuvre de la stratégie américaine de « retour en Asie ».
Le Président américain a dit qu'il croit que si la Chine veut changer son statut de « fabricant mondial à bas prix » pour améliorer sa chaîne de valeur, des questions comme la protection de la propriété intellectuelle et autres vont alors concerner davantage les entreprises chinoises, et pas seulement les entreprises américaines. Il a ajouté : « Nous devons mettre en place un mécanisme : lorsque nous pensons qu’il y a un risque d’atteinte aux normes internationales, il est nécessaire de se montrer fermes, mais dans le même temps, il faut montrer qu’il y a des avantages potentiels à long terme ».
« La Russie ne fait rien »
Interrogé sur le moment où les relations avec la Russie l’ont déçu, Barack Obama a dit qu'il pense que le président russe Vladimir Poutine est fortement représentatif du caractère de la Russie, ce qui, à long terme, peut être nocif pour ce pays, mais peut, à court terme, lui valoir un soutien politique national et être très perturbant sur le plan international.
« Je pense qu'il est important de garder à l’idée que la Russie ne fait rien », a-t-il souligné, ajoutant qu’il n'y a pas afflux d'immigrants à la recherche d'opportunités en Russie. L'espérance de vie moyenne des hommes russes est d'environ 60 ans. La population de la Russie diminue ».
Le 1er août, Barack Obama et Vladimir Poutine se sont téléphoné pour discuter de la crise ukrainienne. Cependant, le Kremlin a mentionné, dans un communiqué diffusé après l'appel, que les deux parties ont toujours des « différences significatives » sur ce sujet. La Maison Blanche a pour sa part déclaré que les deux dirigeants ont convenu de garder les canaux de communication ouverts, et Barack Obama a souligné que la tendance actuelle est à l’utilisation des moyens diplomatiques pour résoudre la crise en Ukraine, tout en reconnaissant que la nouvelle série de sanctions économiques prise par les Etats-Unis et en Europe n'a pas encore été en mesure de résoudre le problème. En outre, le Président américain a exprimé ses préoccupations face à de possibles violations du Traité Start par la Russie.
Quant aux défis régionaux auxquels fait face la Russie, Barack Obama a déclaré : « Nous devons répondre aux défis régionaux réels auxquels est actuellement confrontée la Russie, nous devons faire en sorte qu'ils ne s’aggravent pas lorsque des armes nucléaires émergent tout à coup lors de discussions de politique étrangère ».
L'Afrique a également besoin des Etats-Unis
Le 4 août, heure locale, le premier « sommet Etats-Unis-Afrique » s'est tenu à Washington. Les États-Unis ont invité près de 50 chefs d'Etat africains. Selon la presse étrangère, le thème du sommet est « L’amélioration du degré d'implication des États-Unis en Afrique » avec un accent sur le problème de la coopération commerciale et économique entre les États-Unis et l’Afrique, afin de contrer l'influence croissante de la Chine sur ce continent.
« Je pense que la Chine a certaines capacités, comme la construction d'infrastructures très importantes en Afrique. La Chine a beaucoup de capitaux, et quand il s’agit de construire des routes, des ponts et des ports, elle est probablement moins gênée financièrement », dit Barack Obama. Mais, d’un autre côté, la Chine est clairement dépendante envers les ressources naturelles, alors que les États-Unis n’en sont eux pas aussi lourdement tributaires.
Dans le même temps, Barack Obama n'a pas oublié l'importance de l'implication américaine dans son plaidoyer pour l'Afrique. Il a ainsi souligné que les Etats-Unis auront un rôle très important dans le processus qui mènera l’Afrique vers une phase de croissance et son intégration dans l'économie mondiale.