Dernière mise à jour à 20h10 le 14/10
S'il est indubitable que le forum sur la coopération sino-africaine (Focac) offre un cadre stratégique d'échanges et d'approfondissement des relations bilatérales et multilatérales sino-africaines, sa tenue à Dakar en 2021 reste un tournant décisif surtout en termes de relance de l'économie africaine avec l'avènement de la pandémie du coronavirus qui a grandement secoué les économies africaines et au-delà, l'économie mondiale.
De grandes décisions, sinon orientations sont certainement attendues à la rencontre de Dakar. Après la rencontre de Beijing en 2018, celle de Dakar reste alors capitale, en termes de relance économique pour l'Afrique.
La pandémie du coronavirus ayant en grande partie déstructuré l'économie mondiale, en particulier celle de l'Afrique. Les défis restent colossaux alors pour les pays africains qui ont besoin d'une relance économique solide et rapide. C'est en ce sens que la coopération sino-africaine retrouve sa place de choix. L'on peut alors espérer l'effectivité de l'annulation de la dette des pays africains touchés par la pandémie et davantage d'investissements de la part de la Chine dans les secteurs de la santé, du commerce, des technologies et des infrastructures.
Plate-forme de dialogue, de propositions et d'évaluation, le Focac reste alors non seulement pas un moyen de redynamiser et d'approfondir les relations sino-africaines mais aussi un moyen de favoriser la coopération multilatérale si chère au président Xi Jinping qui a d'ailleurs annoncé, lors du sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre la Covid-19 et dans le cadre du forum de coopération sino-africain, l'annulation des prêts sans intérêt arrivant à échéance fin 2020 des pays africains concernés. Mieux, "la Chine est prête à travailler avec la communauté internationale pour accroître le soutien aux pays africains durement touchés et soumis aux fortes pressions, notamment par l'allongement du délai de remboursement de leur dette, pour les accompagner en cette période difficile" confiait aussi Xi Jinping.
Au-delà, l'expérience chinoise en matière de développement et de lutte contre la pauvreté peut aussi énormément inspiré notre pays, les pays africains globalement pris. Mais surtout, le Focac pourra s'appuyer sur l'Initiative "la Ceinture et la Route" qui offre un cadre encore plus fédérateur pour le multilatéralisme, un cadre de création d'infrastructures diverses, de richesses et d'interconnectivité du continent africain, au-delà du monde. C'est en ce sens que le président sénégalais, Macky Sall et le président chinois, Xi Jinping ont annoncé ce 12 octobre 2020 dans un communiqué conjoint, que la coopération sino-africaine est un brillant exemple de multilatéralisme. Ainsi, les relations sino-africaines s'inscrivent de plus en plus, dans un élan de partage bénéfique et multilatéral. Pour preuve, "la Chine et l'Afrique sont prêtes à sauvegarder l'esprit de solidarité et de coopération, à faire face conjointement à divers risques et défis et à faire de la coopération sino-africaine un exemple brillant de multilatéralisme et de bénéfices mutuels gagnant-gagnant" confier en outre les présidents Xi Jinping et Macky Sall.
Par ailleurs, en accueillant pour sa part le prochain Focac en 2021, le Sénégal témoigne ainsi de la profondeur des relations bilatérales qui le lie à la Chine qui s'est inscrit dans une dynamique de partage de la prospérité avec l'Afrique toute entière. Le Focac reflète bien là alors, un cadre stratégique pour l'approfondissement des relations bilatérales et multilatérales avec la Chine, du reste c'est un modèle de coopération qui peut profiter à toutes les parties prenantes, en particulier pour l'Afrique. Notamment au regard des échanges commerciaux et du taux élevé d'investissements de la Chine en Afrique. Plus précisément, le montant d'investissement direct de la Chine en Afrique a atteint à ce jour, d'après les statistiques, 110 milliards de dollars, et plus de 3.700 entreprises chinoises ont investi et lancé des entreprises dans diverses régions d'Afrique. Mais aussi la Chine a été le premier partenaire commercial de l'Afrique pendant 11 années consécutives, et le commerce bilatéral a dépassé les 200 milliards de dollars en 2019.
Plus particulièrement, pour le Sénégal dont il est aujourd'hui le deuxième partenaire commercial, on évalue à plus de 1,6 milliard de dollars, le coût des projets réalisés dans le pays par la Chine, dans le cadre de la coopération qui lie les deux pays.
Significativement, vingt ans après la création du Focac, de gros investissements ont été faits en Afrique et des efforts colossaux se poursuivent depuis lors, de la part de la Chine à l'endroit de l'Afrique. Plus récemment, la Chine a apporté son assistance aux pays africains, dans la lutte contre la pandémie du coronavirus. L'Union africaine évaluait ainsi cet appui, à 30 millions pour la fourniture de kits de test et l'octroi de 10.000 respirateurs et de 80 millions de masques chaque mois pour l'Afrique. Mieux, de nombreux pays africains ont pu profiter de leur coopération avec la Chine, notamment par la réalisation d'infrastructures diverses et de qualité (routes, autoroutes, ponts, partages hydroélectrique, parcs industriels..). L'avenir semble alors promettre pour la Chine et l'Afrique, un partenariat davantage prospère et équitable au-profits de leurs peuples respectifs. Ce qui ne manquera pas certainement d'inspirer le reste du monde.
Par Amadou DIOP, journaliste au quotidien national "le soleil"/Sénégal