Dernière mise à jour à 15h39 le 22/06
Le Premier ministre chinois Li Qiang a achevé mercredi une visite de quatre jours en Allemagne, première étape de sa première tournée à l'étranger depuis son entrée en fonction.
Au cours de cette visite placée sous le signe de la coopération et de l'amitié, M. Li s'est entretenu avec le président allemand Frank-Walter Steinmeier et le chancelier Olaf Scholz, a co-présidé une consultation intergouvernementale et rencontré les milieux d'affaires allemands.
Les deux pays sont convenus de renforcer leur coopération dans un monde instable et ont lancé un appel commun contre toute forme de découplage.
UN VOYAGE POUR LA COOPERATION
A son arrivée, M. Li a dit que Beijing était prêt à travailler avec Berlin pour mieux tirer parti du potentiel de coopération et favoriser un nouveau développement des liens bilatéraux. Cette visite permettra de pérenniser les liens étroits et anciens entre les deux pays et d'approfondir leur coopération, a-t-il ajouté.
Au cours de sa visite, M. Li a participé à un séminaire avec des représentants des milieux d'affaires allemands, déclarant que la communication en face à face améliorerait la compréhension et la confiance entre les personnes.
"C'est un signe d'espoir", a dit Sevim Dagdelen, présidente du groupe parlementaire Die Linke (Parti de gauche) de la Commission des affaires étrangères du Bundestag allemand, soulignant la nécessité de renforcer la coopération politique et économique entre l'Allemagne et la Chine.
Estimant que la Chine est l'un des principaux partenaires commerciaux de l'Allemagne, elle a souligné que des centaines de milliers d'emplois allemands dépendaient de cette coopération.
Lors d'une table ronde de mardi, qui a réuni plus de 30 représentants d'entrepreneurs chinois et allemands, le Premier ministre chinois a souligné que la coopération était la seule issue et le meilleur moyen de faire face aux difficultés et aux défis.
PAS DE DECOUPLAGE
M. Scholz a dit à M. Li que l'Allemagne se félicitait du développement et de la prospérité de la Chine. Il a ajouté que l'Allemagne rejetait toute forme de découplage et que la "réduction des risques" ne signifiait pas la "dé-sinisation".
Les remarques du chancelier allemand sont considérées comme un gage de stabilité des relations entre les deux pays.
Plus tôt dans la journée, lors d'un séminaire avec les milieux d'affaires allemands, M. Li a dit que la prévention des risques et la coopération n'étaient pas contradictoires.
"La grande majorité d'entre nous sait que nous avons besoin des meilleures relations possibles avec la Chine", a confié à Xinhua Volker Tschapke, président honoraire de la Société prussienne d'Allemagne.
Reconnaissant que l'amitié entre les deux pays a été fructueuse au cours des cinq dernières décennies, M. Tschapke a dit saluer la visite de M. Li en Allemagne, qui est un "symbole important".
L'Allemagne et la Chine ont besoin l'une de l'autre, a-t-il fait remarquer.
AUTONOMIE STRATEGIQUE
Mme Dagdelen a exhorté le gouvernement allemand à ne pas se subordonner aux stratégies géopolitiques des Etats-Unis qui dressent l'Allemagne contre la Chine. Une telle subordination remet en question la souveraineté de l'Allemagne en tant que pays indépendant et la vision européenne de la prospérité collective, a-t-elle déclaré.
Selon un récent sondage réalisé par le Conseil européen des relations étrangères, l'opinion selon laquelle la Chine est un "partenaire nécessaire" pour l'Europe prévaut dans presque tous les pays ayant participé au sondage.
En outre, les données du ministère chinois du Commerce montrent que les nouveaux investissements des entreprises européennes en Chine ont augmenté de 70 % pour atteindre 12,1 milliards de dollars en 2022 et le commerce bilatéral entre la Chine et l'Union européenne a atteint un nouveau record de 847,3 milliards de dollars.
MM. Li et Scholz ont assisté à la signature de plusieurs accords de coopération bilatérale dans les domaines du changement climatique, de l'innovation, de la fabrication avancée et de la formation professionnelle.