Dans un entretien accordé au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a estimé mercredi que les rebelles nord-maliens constituent une menace pour l'Europe et a décrit les volets de l'action à venir dans la région.
"Nous devons aider le Mali et le Sahel parce que le terrorisme qui s'y est installé menace l'Afrique et nous concerne directement aussi", a déclaré le chef de la diplomatie française.
"A la suite du conflit libyen, des groupes terroristes se sont en effet installés au nord du Mali (qui) menacent non seulement le Mali et les pays d'Afrique voisins, mais l'Europe elle-même : France, Allemagne, Grande-Bretagne etc. C'est pourquoi l' Europe ne peut pas s'en désintéresser", a expliqué M. Fabius.
Rappelant que l'intervention à venir dans le nord du pays "relève d'abord des Africains eux-mêmes", le ministre français en a présenté les trois volets.
"D'abord, un volet politique : favoriser le dialogue entre les Maliens du Sud et ceux des Maliens qui, au Nord, refusent le terrorisme et la partition du pays", a-t-il expliqué.
"Ensuite, un volet sécuritaire : c'est d'abord aux Africains de l'assumer; l'Europe, elle, peut aider à la formation des troupes maliennes dans le cadre de la politique européenne de sécurité et de défense. Nous n'enverrons pas de troupes au sol, mais faciliterons la formation des Maliens qui doivent défendre leur pays", a poursuivi M. Fabius.
"Enfin, il faut ajouter un volet humanitaire et de développement, sur lequel nous intervenons depuis longtemps (...) Il faut bien comprendre que nous sommes face à deux grands maux du 21ème siècle : le terrorisme et les trafics de drogue", a-t-il conclu, notant qu' "il est encourageant que, sur ce sujet, l'unanimité se soit faite jusqu' ici au Conseil de Sécurité".
Le 11 novembre, plusieurs dirigeants africains ont convenu à Abuja d'envoyer au Mali une force militaire internationale de 3 300 soldats afin de libérer le nord du pays, occupé depuis sept mois par des mouvements rebelles, dont certains sont liés au réseau terroriste d'Al-Qaïda.