Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a réitéré mercredi l'intention de la France de reconnaître la Palestine comme Etat non-membre de l'Organisation des Nations Unies (ONU), tout en demandant l'ouverture de négociations entre les deux parties.
"Nous allons voter 'oui' parce que nous sommes à la fois pour la reconnaissance d'Israël et la certitude de sa sécurité (...) et en même temps pour la reconnaissance d'un Etat palestinien qui va dans ce sens-là", a déclaré mercredi matin le chef de la diplomatie française sur France Inter.
"Mais il se peut malheureusement que l'effet immédiat de tout cela soit une recrudescence de tensions", a-t-il néanmoins prévenu.
"Il faut qu'Israël puisse vivre en paix, que les Palestiniens aient une terre, et pour ça il faut qu'il y ait deux Etats", a poursuivi M. Fabius.
"Nous allons nous prononcer 'pour', mais nous demandons qu'il y ait sans condition et sans délai l'ouverture des négociations car on pourrait soutenir que (...) la vraie reconnaissance de la Palestine sera le moment où Israël lui-même reconnaîtra pleinement la Palestine", a conclu le ministre.
Mardi, M. Fabius avait déjà annoncé devant l'Assemblée nationale française que la France répondrait "oui" à la reconnaissance de l'Etat palestinien comme Etat non-membre de l'ONU.
La représentation palestinienne à l'ONU a rendu public lundi un projet de résolution octroyant à la Palestine un nouveau statut qui lui permettra entre autres d'adhérer à la Cour pénale internationale (CPI).
S'il devrait se heurter à l'hostilité des Etats-Unis, d'Israël et de certains pays de l'Union européenne, le projet palestinien devrait toutefois être appuyé par la majorité des 193 Etats membres de l'ONU qui seront invités à se prononcer sur la question d'ici la fin de la semaine.