Le président américain Barack Obama a averti lundi son homologue syrien Bachar al-Assad qu'il y aurait des "conséquences" s'il faisait usage d'armes chimiques dans le conflit en Syrie.
Lors d'une allocution prononcée à l'Université de défense nationale à Washington, M. Obama a renouvelé cet avertissement, quelques heures après que la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, en visite à Prague, en République tchèque, eut proféré une mise en garde similaire à l'adresse des dirigeants syriens.
"Aujourd'hui, je veux le dire très clairement à al-Assad et aux personnes sous son commandement : le monde regarde et surveille", a déclaré M. Obama. "Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable. Si vous commettez l'erreur tragique d'utiliser ces armes, il y aura des conséquences et vous devrez rendre compte de vos actes."
"Nous ne pouvons tout simplement pas autoriser que le XXIe siècle soit assombri par les pires armes du XXe siècle", a-t-il souligné, en promettant de poursuivre les efforts pour parvenir à une transition en Syrie.
Des officiels américains, cités par la presse, ont affirmé que les services de renseignements avaient détecté des mouvements d'armes chimiques en Syrie ces derniers jours, ce qui a poussé Mme Clinton à rappeler la "ligne rouge" à ne pas dépasser dans ce domaine sous peine de réaction des Etats-Unis.
"C'est une ligne rouge pour les Etats-Unis", a-t-elle déclaré. "Je ne vais pas entrer maintenant dans les détails et parler de ce que nous ferions en cas de preuve crédible que le régime d'Assad avait eu recours aux armes chimiques contre sa propre population, mais disons simplement que nous sommes bien déterminés à agir si une telle éventualité se produisait", a poursuivi la secrétaire d'Etat américaine.
En réponse à l'avertissement de Mme Clinton, le ministère syrien des Affaires étrangères a de nouveau assuré qu'il n'utiliserait pas d'armes chimiques contre son peuple, quelle que soit la situation.
"La Syrie a répété à maintes reprises à la partie américaine, que ce soit par voie directe ou par l'intermédiaire de nos amis russes, qu'elle n'utiliserait pas d'armes chimiques, même si elles existaient, contre son peuple, quelles que soient les circonstances", a indiqué le ministère, qui a fait remarquer que les Etats-Unis avaient proféré de telles allégations à propos de l'Irak, avant d'envahir le pays en 2003.