La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a réussi mercredi à mettre en orbite un satellite Kwangmyongsong-3, a rapporté l'agence de presse officielle KCNA.
"La seconde version du satellite Kwangmyongsong-3 a été lancée mercredi matin par une fusée porteuse Unha-3 depuis le Centre spatial de Sohae, situé dans le comté de Cholsan, et le satellite est entré dans l'orbite prévue", a annoncé KCNA.
Le ministère sud-coréen de la Défense a indiqué que le premier étage de la fusée était retombé en mer Jaune au large de Byeonsan-bando, zone située dans la province sud-coréenne de Jeolla du Nord, a rapporté l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.
Le gouvernement japonais a annoncé de son côté que la fusée avait survolé l'île japonaise d'Okinawa à 10h01 heure locale (01h01 GMT) et que des parties de la fusée était retombées dans les eaux au large des Philippines.
Peu après le lancement, le président sud-coréen Lee Myung-bak a convoqué en urgence une réunion du Conseil national de sécurité, et les services de renseignements sud-coréens étaient, selon certains reportages, en consultations avec leurs homologues américains et japonais pour suivre la trajectoire de la fusée.
Ce lancement a déclenché des protestations dans certains pays.
Le lancement d'une fusée par la RPDC est "regrettable" et "inacceptable", a déclaré mercredi le secrétaire général et porte-parole du gouvernement japonais Osamu Fujimura lors d'une conférence de presse d'urgence. Il a ajouté que ce lancement menaçait la paix et la stabilité de la région et enfreignait les résolutions de l'ONU.
Le ministre japonais des Affaires étrangères Koichiro Gemba a fait savoir que son ministère avait protesté auprès de la RPDC par voie diplomatique et demandé à l'ONU de prendre des sanctions sévères à l'encontre de la RPDC en réponse à ce lancement.
Le Japon a également demandé mercredi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.
Cependant, du fait qu'aucun débris de la fusée n'est retombé sur le territoire japonais, le ministre japonais de la Défense Satoshi Morimoto n'a pas donné d'ordre de destruction et aucun tir d'interception n'a été effectué.
Par ailleurs, la Maison Blanche a souligné le caractère "hautement provocateur" du lancement effectué par la RPDC, et a déclaré que cet acte menaçait la sécurité régionale et enfreignait les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.
De son côté, la Chine a appelé à la retenue et s'est engagée à rester en contact avec toutes les parties concernées, dont la RPDC et les Etats-Unis.
"Nous espérons que les parties concernées adopteront une perspective à long terme, traiteront cette question avec calme et de manière appropriée, éviteront toute action susceptible d'aggraver la situation et maintiendront conjointement la paix et la stabilité sur la péninsule coréenne et dans la région", a déclaré mardi Hong Lei, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse ordinaire.
Le lancement effectué ce mercredi était la deuxième tentative de lancement de fusée à longue portée de la RPDC en 2012 et son cinquième lancement depuis 1998 dans le cadre de ce programme.
Washington et ses alliés asiatiques soupçonnent ces lancements d'être en réalité des essais de tirs de missile balistique et considèrent qu'ils constituent une violation des résolutions de l'ONU.
De son côté, Pyongyang a réaffirmé à plusieurs reprises que son satellite n'était lancé qu'à des fins pacifiques et que son programme respectait les règlementations internationales.