À l'occasion d'un débat du Conseil de sécurité portant sur les meilleurs moyens pour les Nations Unies de garantir une paix durable, le secrétaire général Ban Ki-moon a appelé lundi les États membres à doter l'Organisation des moyens nécessaires à la mise en oeuvre d'une approche multidimensionnelle.
« Nous comptons sur les membres de ce Conseil et sur tous les États Membres pour soutenir cet effort », a plaidé M. Ban, pour qui une réévaluation constante de l'architecture onusienne du maintien de la paix est indispensable pour s'acquitter de mandats de plus en plus complexes, qui vont bien au-delà de l'application d'accords de paix et incluent des volets de protection des civils et de soutien à la réconciliation et des activités dans des domaines aussi variés que l'état de droit, le renforcement des institutions et la reconstruction des infrastructures.
« Je vous appelle à fournir les personnels militaires et de police qualifiés dont nous avons besoin pour mettre en oeuvre ces mandats, a-t-il lancé à l'adresse du Conseil, présidé par Jalil Abbas Jilani, le ministre des Affaires étrangères du Pakistan, le plus important pays contributeur de contingents aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
Le secrétaire général s'est félicité qu'une résolution du Conseil de sécurité, qui a été adoptée plus tard aujourd'hui, identifie les actions spécifiques à entreprendre et les nombreuses contributions des missions des Nations Unies au renforcement durable de la sécurité et de la paix.
Le texte de cette résolution souligne notamment la nécessité pour le Secrétariat de planifier les tâches de consolidation de la paix de manière échelonnée en fixant des objectifs précis [..] « pour permettre le succès des phases de transition et le retrait sans heurt des opérations ».
Dans ce contexte, Ban Ki-moon a souligné l'importance des synergies mises en place entre le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) dans les domaines de la police, de la justice et des systèmes pénitentiaires.
« Nous voulons laisser derrière nous des structures solides pour garantir une paix durables après le retrait des missions », a- t-il insisté, avant d'encourager le Conseil de sécurité à faire preuve de davantage de cohésion avec la Commission de consolidation de la paix (CCP).
M. Ban a cité en exemple le succès remporté par la Mission des Nations Unies au Timor-Leste, qui a pris fin le 31 décembre dernier. Une des leçons à tirer de cette expérience concluante, selon lui, c'est que la réforme du secteur de la sécurité doit être menée à bien pour garantir la pérennité des progrès obtenus par les missions de maintien de la paix.
« Il est important que les autorités nationales prennent au sérieux nos objectifs », a-t-il insisté. Après deux décennies de succès des opérations de maintien de la paix, il faudrait continuer d'adapter cet outil essentiel pour mieux répondre aux besoins des citoyens qui souffrent des conflits et de leurs conséquences, a conclu le secrétaire général.